Mon gazon souffre de la chaleur. Et encore, c’est un euphémisme. Il est brûlé, roussi, cramé. Le joli vert a fait place à du beige triste. Quand on marche dessus pieds nus, ça picote comme si on marchait sur de la paille…
Pourtant, j’essaie toujours de ne pas tondre trop souvent, et je veille à conserver une certaine hauteur. Mais on ne peut visiblement pas dire que ma technique soit très efficace.
Je vais donc procéder autrement et tester la tonte différenciée, aussi appelée tonte raisonnée. J’ai vu plusieurs parcs, dernièrement, qui avaient opté pour cette manière de faire ! Le but est de créer des bandes de circulation qui permettent d’accéder à différentes parties du jardin et de laisser le reste pousser, vivre et respirer.
On peut décider de tracer un chemin droit, mais la tendance est aux courbes et ça me plait davantage. C’est plus doux, plus fantaisiste, plus heureux. Mon jardin n’est pas bien grand mais suffisamment que pour faire quelques passages. En ce qui me concerne, je dois parvenir au fond du jardin pour pendre mon linge et je dois accéder au banc de mes rêveries.
Les corridors sont ainsi entourés d’herbes plus hautes qui préservent un certain taux d’humidité et empêchent un assèchement intense du sol. Les rayons de soleil ne l’atteignent plus directement et c’est donc tout bénéfice pour la pelouse. Et puis, les insectes utiles au jardin et à la pollinisation trouvent plus aisément de quoi butiner. Trèfles, pâquerettes, boutons d’or : le gazon devient vite un bouquet joli.
L’idée est aussi de varier les hauteurs de coupe selon les endroits. A vous de décider de la fréquence de passage de la tondeuse et du chemin à emprunter. Ce dernier peut varier pour éviter de toujours tondre au même endroit. La difficulté est de laisser le gazon s’épanouir et reverdir en évitant l’apparence de laisser-aller. Plus le jardin est petit, plus il faut être vigilant.
Quoi qu’il en soit, mon ket est ravi : c’est lui qui tond la pelouse et avec la tonte différenciée, il a quatre fois moins de boulot ! Comme quoi. En faire moins pour faire mieux, c’est possible des fois !