Voilà des mois que Ratatouille et moi, on joue au chat et à la souris. Enfin, si j’ose le jeu de mot. Au début, c’était presque amusant de le croiser. Mais, là, j’ai atteint mes limites. Et je suis angoissée. L’entendre la nuit, gratter derrière les plinthes ou courir dans le faux-plafond me met les nerfs en pelote. Et puis cette « odeur de rongeur », persistante, m’épuise.
Je comprends que ce rat ait trouvé refuge chez moi. Je paye le chauffage (à prix d’or) et les placards sont toujours pleins de bonnes choses à manger. Mais c’en est fini, d’espérer l’attraper gentiment et de le relâcher au loin dans les champs. Je sors l’artillerie lourde.
Etape 1. J’ai inspecté le sol de la cuisine et j’ai repéré derrière les meubles un trou dans le sol en béton : trou dans lequel plongeait un tuyau de radiateur. C’était si large, l’espace autour du tuyau, qu’une famille entière de rongeurs auraient pu y pique-niquer. J’ai donc entrepris de reboucher le trou : ciment et bouts de verre mélangés. J’ai pris soin de mettre un morceau de grillage en plus, pour obstruer le trou, sous le ciment.
Etape 2. J’ai préparé mes différents poisons maison, à cacher loin, derrière les meubles, là où ni les enfants, ni les animaux domestiques n’y auront accès.
Le premier : bicarbonate de soude et sucre (à parts égales), pincée de farine et un peu d’huile de tournesol pour lier le tout. Le sucre attirera le coco : il en est fou ! Quant au bicarbonate, il va perturber le système digestif du rat et ainsi le condamner. L’attractivité de la mixture perdurera deux jours : il faudra le renouveler.
Pour le second poison, j’ai mélangé un tout petit peu d’eau de Javel, un peu de lait et un peu de sucre. Et quelques gouttes d’extrait de vanille. On est presque dans une recette de gâteau, avouez ! C’est que le rat aime les petites douceurs, lui aussi. Plus c’est sucré, plus il kiffe. Et puis, la vanille masque l’odeur de la Javel.
Rien à préparer pour le poison n°3. Il suffit de déposer des coupelles de boisson gazeuse sucrée dans des endroits stratégiques. Les rats ne sont pas capables de digérer le gaz de ces boissons. Ils succombent rapidement.
Enfin, last but not least, il faut penser au chocolat ! Son parfum va envoûter notre ennemi. J’ai fait fondre le chocolat noir et j’y ai ajouté du sucre en poudre. J’ai ensuite imbibé de chocolat les petits morceaux de poison achetés dans le commerce. N’hésitez pas déposer un peu de beurre de cacahuètes en plus au bord de vos pièges : vous l’aurez compris. Le sucre, c’est leur dada.
Je le répète : soyez prudents avec tout ceci. Et évidemment, ne faites rien sans utiliser des gants : ni manipuler le poison, ni nettoyer les excréments. N’oublions pas que les rats sont porteurs de maladies transmissibles à l’homme. Ça ne rigole pas.
Ratatouille-Mila : le match est entamé. Et je compte bien le gagner.
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