Un lit, ce n’est pas un mobilier comme un autre. Et ceux qui disent le contraire disent n’importe quoi ! Un lit, c’est un vrai lieu de vie.
J’ai lu il y a peu que nous passions en moyenne 26 ans à dormir dans notre paillasse (pour autant que nous dormions 8h par nuit et que nous vivions jusque 80 ans). C’est affolant, n’est-ce pas ?
Et c’est sans compter ces moments particuliers qui viennent encore grossir le chiffre. Combien de petits déjeuners au lit ? De siestes crapuleuses les après-midis grises? Combien de pages tournées et de livres dévorés sous la couette ? De discussions ou de rêveries sur l’oreiller ? Combien de chansons écoutées là, les yeux fermés ? De chagrins étouffés dans les taies ? Combien de biberons donnés ? De fous rires d’enfants et de chatouilles partagés ?…
Un lieu de vie, je vous dis !
Et avouons-le, si les (plus) jeunes adorent retarder l’heure du lit, il vient un âge auquel on se réjouit à l’idée de grimper dans notre plumard tout doux. Car oui, il faut qu’il soit confortable et douillet.
C’est la raison pour laquelle nous nous sommes séparés de mon lit pour installer celui de l’homme. Le mien avait fait son temps, sûrement. Le matelas était trop mou. Mais, surtout, le cadre n’était plus assez solide. Pour tout vous dire, le tournevis restait en permanence dans notre chambre pour le resserrer. Dès qu’on se levait, toute la maison était au courant. Grincement par ci. Grincement par là. L’amour sans fanfare ? Ça relevait de l’exploit. Quand on a démonté mon lit, j’ai quand même eu un hoquet de nostalgie. Toutes ces années d’intimité partagée. Oui, je sais, je suis plouc, des fois.
Le lit de l’homme, bien sûr, lui ressemble.
Solide, épais, carré, résistant. Point de pieds de lit fragiles. La structure de bois est remplie et posée à même le sol, partout. Un vrai cadre de bois plein, vous voyez ? Qui ne crisse pas, ni ne craque, et dans lequel on peut faire nos sales coups en douce. C’est plaisant, j’avoue. Et puis, les chaussettes ne savent plus se faire la malle sous le lit. C’est sympa aussi, je reconnais.
Une dépense inutile ?
Un jour, quand on sera riches, on s’achètera un lit comme ceux qu’on a pu tester dans les hôtels pendant nos vacances. Un boxspring king size. Gris clair. Ou plutôt gris foncé. Un lit haut, à double épaisseur, avec un caisson et un sommier à ressorts surmonté d’un énorme matelas. Avec une tête de lit toute molletonnée aussi. Le rêve. Sommeil réparateur et réveil glamour assurés.
En même temps, ce sera peut-être une dépense inutile puisque, quelle que soit la taille du lit, j’adore coller l’homme. Lui piquer sa chaleur, l’escalader de ma jambe, glisser mes pieds contre les siens. Inutile, d’ailleurs, de vous inquiéter pour lui. Il dort comme un ange, je vous assure. On est dans de beaux draps, oui, oui !