J’aime ce moment où la porte en verre de la douche se referme sur moi. Je suis alors dans ma bulle. Comme coupée du monde, un peu. Et j’apprécie. Pour le moment, je ne suis pas très amie avec mes rondeurs et cette cellulite qui me grignote de partout.
Fini, le temps où je dansais le twist nue dans ma salle de bain. Désormais, dès que j’ai tombé la chemise, je file me planquer dans ma cage de verre. Vous me direz « le verre , c’est transparent, ma chère ! » Hé bien non, pas chez moi.
Au départ, les parois de verre achetées étaient parsemées de petits carrés blancs plus ou moins opaques qui cachaient déjà un peu le corps. « Bien joué, Mila ! » Et là, dix ans après leur installation, les plaques de verre se sont recouvertes de petites fleurs de calcaire. Double couverture. Je peux donc me laver tranquille : mes fesses, personne ne les verra.
Une lutte âpre et compliquée
Je n’ai jamais compris comment faisaient les gens pour lutter contre les dépôts de calcaire. Du citron, du vinaigre, de l’huile de coude. J’ai tout essayé : chez moi, ça ne marche pas. Au début, j’avais même consciencieusement laissé une mini raclette dans la douche pour nettoyer les parois après chaque passage. Mais la raclette a fini par me servir de micro, pour mes prestations et autres vocalises.
Une douche personnalisée ?
C’est vrai, n’est-ce pas ? La douche, c’est un moment bonheur de la journée. Chaleur, eau qui ruisselle, savon parfumé et chansonnette ! Il y a aujourd’hui, sur le marché, des douches incroyables qui mettent les sens à l’honneur. Grâce à un simple boîtier de commande, étanche, bien évidemment, vous pouvez combiner vapeur, son et lumière. Choisir une couleur LED et déterminer le volume des haut-parleurs, tout comme l’intensité de la vapeur. Une douche personnalisée selon que vous rêviez d’un réveil tonique ou d’un délassement sensuel.
Et puis il y a ces douches magiques dont l’eau s’écoule directement depuis le dessus de notre tête. Avec le pommeau encastré monté au plafond pour un effet pluie en cascade et dont on peut régler le débit ! Je ne dirais pas non.
Un quotidien un brin différent…
Moi, j’en suis encore au pommeau argenté qui tombe de son support un jour sur trois et manque à chaque fois de m’écraser le gros orteil. J’en suis encore au pommeau de douche, fixé de travers, qui mouille le mur plus que moi-même. Grimace.
Ma personnalisation à moi !
Enfin, j’ai quand même quelque chose qu’aucun marchand ne vendra jamais : quand je suis sous l’eau et que l’homme surgit dans la salle de bain, le rituel est toujours le même. Je frotte la buée d’un revers de main, pour dessiner ce hublot par lequel on se fait un bisou, les nez écrasés contre la paroi. De l’inédit !