Le mazout, carburant fossile par excellence, utilisé pour alimenter des milliers de chaudières dans notre pays, s’apprête à amorcer un virage éco-responsable. Celui-ci n’a donc pas dit son dernier mot ! Et d’un point de vue légal?
Décrié depuis de nombreuses années pour les émissions de CO2 et les particules fines qu’il libère dans l’air, le mazout, s’il veut survivre, doit s’adapter. Et c’est la déclinaison synthétique de celui-ci qui pourrait bien le sauver. Avec pour objectif de se débarrasser du mazout traditionnel, qui est donc d’origine fossile, nombreux sont les laboratoires qui travaillent au développement d’alternatives. Et le gasoil synthétique est une piste envisagée, en lieu et place de son pendant fossile.
Le principe est de récupérer l’hydrogène présent dans l’eau. Puis, les molécules de CO2 sont captées dans l’air. Ce carbone est alors mélangé à l’hydrogène et devient un méthanol à essence : c’est ce qu’on appelle le gasoil de synthèse, plus respectueux de l’environnement.
Quid du rendement ?
Le rendement du mazout synthétique s’annonce prometteur. Il faut préciser que les chaudières à condensation de dernière génération sont à même de fonctionner tant avec du mazout standard qu’avec le mazout de synthèse. Du coup, le rendement n’est en rien affecté. Mais ce n’est pas tout ! Étant donné que vous utilisez une chaudière dernier cri, elle bénéficie également de toutes les nouveautés en termes de gestion de consommation. Le rendement du gasoil synthétique est donc d’une certaine façon garanti.
Ce nouveau carburant est-il plus cher ?
N’y allons pas par quatre chemins : le procédé de fabrication du mazout de synthèse est onéreux, ce qui a bien entendu un impact sur son prix de vente. C’est bien simple, un litre de mazout synthétique coûte le double d’un litre de fuel conventionnel. Les experts ont cependant bon espoir de faire baisser le prix du premier en jouant sur les volumes. Les consommateurs ont donc intérêt à tenir à l’œil l’évolution du marché pour ce nouveau carburant.
Ma chaudière est-elle compatible ?
En règle générale, si votre chaudière accuse plus de 15 années au compteur, il faudra la remplacer si vous comptez utiliser ce nouveau carburant. Un investissement, certes, mais les progrès techniques effectués ces dernières années vont vous faire rapidement gagner de l’argent. En effet, le coût d’acquisition d’une nouvelle chaudière va être amorti en l’espace de quelques années grâce à son rendement optimisé. Vous aurez aussi la liberté de décider du moment opportun pour basculer du mazout fossile vers le mazout de synthèse, votre nouvelle chaudière étant capable de fonctionner avec les deux carburants.
Évolution de la législation belge sur les chaudières à mazout
En Belgique, la législation sur les chaudières à mazout varie selon les régions. En Wallonie, s’il est question d’interdire à moyen terme (au 1er mars 2025 dans le bâti neuf et au 1er janvier 2026 en remplacement dans le bâti existant) les chaudières à mazout, "cela n’a pas été traduit dans les arrêtés d’exécution", nous signale la Fédération belge des négociants en combustibles et carburants. Comprenez qu’à l’heure d’écrire ces lignes, rien n’est encore décidé et acté. À Bruxelles, cette interdiction s’appliquera à partir du 1ᵉʳ juin 2025 sauf si la chaudière est "alimentée uniquement par un combustible liquide renouvelable"; et que "son rendement thermique ainsi que ses émissions de particules sont équivalents à ceux des chaudières à condensation alimentées en gaz". En Flandre, l’installation de nouvelles chaudières au mazout est interdite depuis le 1ᵉʳ janvier 2022, sauf si le logement ne peut être raccordé au gaz naturel.
Pour tout renseignement complémentaire, n’hésitez pas à prendre contact avec votre chauffagiste ou votre fournisseur de mazout.
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