Si vous avez ouvert l’œil et le bon, vous aurez vu passer la tendance déco du moment : une photo de votre iris, au format macro et en haute définition. Une mode de décoration intérieure aussi inspirante que kitsch.
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De nombreuses boutiques, qui ont pignon sur rue, vous proposent désormais d’immortaliser vos beaux yeux sur plexi. Il faut à peine 5 minutes pour réaliser l’œuvre, unique et personnalisée. Vous posez le menton sur un support, comme chez l’ophtalmo, et vous gardez l’œil ouvert quelques secondes. C’est tout ! Chaque iris étant unique, l’exercice permet des prises de vues aux palettes de couleurs infinies. Et, plus il y a de lumière, plus la pupille se rétracte et permet à l’iris de prendre de la place.
Alors ? Idée merveilleuse ou farfelue ?
On en a débattu, avec l’amoureux, et on n’a pas réussi à se mettre d’accord. Lui, il trouve cela ringard. Ridicule, même. Il n’y voit aucun intérêt, trouve le résultat moche et s’inquiète de la motivation qui pousse les uns et les autres à faire de leur œil une œuvre d’art. Une tendance narcissique de plus pour lui.
Moi, le concept me fait sourire. Il a quelque chose d’amusant et d’hypnotique aussi. Je pourrais rester un long moment à scruter les détails, en creux et en reliefs, qui constituent l’iris. Un corps céleste, une galaxie, derrière un battement de paupières. Et si je concède que je n’accrocherais pas la photo de mon iris dans mon hall d’entrée, je pense que je serais capable de jouer le jeu. Pour le fun.
Narcissique ou non ?
Même en ce qui concerne le côté narcissique, je ne suis pas d’accord. On est chaque jour bombardés de selfies, de corps dénudés, de mises en scène. Le monde triche sur tant de clichés : mimiques et autres bouches en cul de poule, filtres à gogo, poses intentionnelles. Ici, au contraire, je me dis que c’est plus authentique, plus vrai. Moins fake, quoi.
Puis, ça me fait penser à ces moments rigolos, que je vivais petite, avec mes frères et sœurs : on plantait le faisceau lumineux de la lampe de poche dans l’œil de l’autre, pour mieux en observer les couleurs.
Enfin ; que vous soyez séduits ou horrifiés, il n’y a pas de quoi s’arracher les yeux ! Et finalement, en ce lendemain de saint-Valentin, tant que vous vous faites les yeux doux, tout va bien !
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