J’ai voulu m’essayer à la technique japonaise, créative et ancestrale, qui fait fureur sur les réseaux : c’est fait ! Le tataki-zomé consiste à marteler des végétaux frais sur un tissu pour permettre aux piments d’imprégner la fibre. D’ailleurs, cela veut littéralement dire « teindre en martelant ».
Pour démarrer le travail, on se fait plaisir : on part balader dans la nature et on s’autorise à cueillir quelques fleurs et quelques feuilles fraîches. J’ai choisi du myosostis bleu et du lierre délicat. Il faut savoir que plus les végétaux sélectionnés contiennent de tanins, plus le résultat sera optimal.
Autre jolie nouvelle : il ne faut presque pas de matériel pour oser cette technique. Un maillet (ou un marteau), évidemment. De vieux draps en coton ou en lin : c’est, en effet, important que le tissu soit naturel et constitué de fibres végétales (perméables aux colorants naturels). Il faut prévoir aussi de la poudre d’alun, une bassine et des gants : cela permettra de réaliser le mordançage, et d’ainsi fixer l’impression sur le textile. On pourra alors laver le textile sans souci et maintenir l’intensité des couleurs.
C’est parti ! Dans la bassine, on mélange de l’eau portée à ébullition avec l’alun (avec des gants) : il suffit d’y tremper le linge quelques minutes pour le préparer à accrocher les pigments des végétaux. Plus tard, un petit coup de fer à repasser sur le drap facilitera l’impression des motifs végétaux.
On pose le tissu bien à plat sur une table et on positionne les fleurs (joli côté vers le haut) et les feuilles (partie envers vers le haut) sur le textile. Ensuite, on le recouvre avec un autre tissu. Avec le maillet, on se met à marteler le linge. Avec douceur ! Pas besoin d’y mettre toute sa force pour que les plantes libèrent leurs sucs et évacuent leur sève. Mais il faut tapoter plusieurs fois sur toute la surface…
J’avais quelques craintes en enlevant le tissu du dessus mais les pigments humides s’étaient bien imprimés sur le textile ! Joie ! On doit encore laisser le tissu sécher avant de gratouiller minutieusement les résidus accrochés au linge. Repasser le tissu (fer chaud mais sans vapeur) finira de fixer le dessin obtenu. J’ai, en ce qui me concerne, encadré mon motif végétal dans un cadre. Mais chacun fera comme il voudra.
Je pense réitérer l’expérience avec ma nièce qui vient la semaine prochaine : c’est vraiment magique de voir apparaître les formes et les couleurs. Elle va adorer. Quant au résultat, qu’il soit flou ou précis, c’est charmant.