Je ne suis ni la plus délicate, ni la plus légère. Mon sommier le sait : certaines lattes ne me supportent plus (ni au sens figuré, ni au sens propre). C’est la raison pour laquelle j’ai investi dans un nouveau sommier, fatiguée de devoir composer avec quelques lattes cassées. Mais comme je n’aime pas jeter les choses, j’ai réfléchi à la nouvelle vie trépidante que je pourrais offrir à mon sommier à lattes.
Ses planches allaient-elles devenir une suspension pour les serviettes de bain, les pots de fleurs ou les ustensiles de cuisine ? Allaient-elles se transformer en tête de lit, en clôture, en petite table ou en chaise longue ? J’ai plus d’idées que de talent, c’est évident. Mais j’ai la tête sur les épaules : il me fallait trouver un truc pas trop compliqué à réaliser.
J’ai décidé de me fabriquer un tableau.
Chance pour moi : le sommier était dépourvu de structure en bois et d’embouts en plastique. Les lattes étaient maintenues à distance égale les unes des autres par deux solides lanières, fixées à l’arrière.
J’ai compté huit lattes et j’ai sectionné les lanières après la huitième. Cela suffirait. Cela ferait même déjà un très grand tableau ! L’espace de plusieurs centimètres, entre les lattes, allaient apporter de la profondeur à ma peinture. Un dessin, découpé d’espaces creux.
J’ai poncé les lattes de bois pour que la peinture adhère bien au support. Et j’ai réalisé mon dessin au crayon ordinaire : des motifs végétaux et quelques oiseaux. Simple, mais pas trop non plus. Je me suis aidée de pochoirs retrouvés dans mon petit atelier.
J’ai pris du temps pour peindre l’entièreté des dessins. Et j’ai pris soin de laisser le bois brut tout autour : je trouvais ça joli, ce mariage du bois clair, des feuilles vertes et des oiseaux colorés.
Quand ce fut sec, il a suffi de fixer deux attaches (bien solides car c’est lourd !) à l’arrière de la latte du haut et d’accrocher le tout au mur. Les lattes du dessous sont sagement descendues sous la première, le long des sangles. Très sympa !
J’ai encore gardé trois autres lattes du vieux sommier. Reliées entre elles, elles aussi. Je les ai peintes en vert d’eau tout doux, en mauve pâle et en orange tendre et je les ai mises à la verticale : j’ai fixé trois crochets blancs sur le haut des lattes : nouveau porte-manteaux à poser dans l’entrée. Encore plus simple que le tableau !
Au final, je n’ai plus jeté que quelques lattes fendillées à la poubelle. Faire de l’upcycling, ça rend aussi heureux que de dormir sur un sommier aux lattes solides !