Du lierre grimpant, au jardin, j’en ai plein. Mais vraiment plein. L’autre jour, mon beau-frère est venu aider à tout élaguer : je voulais gagner de la place, de la lumière. Et, pour ne pas bêtement tout jeter, je me suis dit que c’était l’occasion de tester la fameuse lessive maison au lierre ! La plante contient, de par sa composition, des saponines qui permettent, parait-il, de nettoyer le linge en profondeur. Plus les feuilles sont épaisses et vertes, plus elles en contiennent.

Faut dire, la recette de la lessive est simplissime : 1 litre d’eau pour environ 50 feuilles de lierre fraîchement coupées (c’est important !). Il est alors nécessaire de couper les tiges avant de tout mettre dans une grande casserole, avec le litre d’eau. Les feuilles froissées rendront mieux leur saponine : pensez-y. On porte tout ça à ébullition, puis on fait infuser une bonne vingtaine de minutes à feu doux, avec le couvercle.
Ensuite, on oublie la souplette de lierre dans la casserole : il faut que la préparation macère durant 24 heures. Après quoi, il va falloir filtrer la solution pour recueillir le jus : passoire en action. S’il reste des morceaux de feuilles, il faut la repasser à travers un collant en nylon par exemple : il ne peut rester que le liquide, que vous transvaserez dans une grande bouteille propre.
Si vous le désirez, vous pouvez ajouter 20 grammes de paillettes de savon de Marseille au jus obtenu. Remettez alors le tout, une dizaine de minutes, à feu doux : le savon sera mélangé au jus de lierre et cela renforcera le pouvoir détachant de la préparation.
Le tout se garde 3 semaines, au frigo de préférence. Passé ce délai, la lessive perd ses capacités magiques.
Moi, j’ai simplement tenté la version de base, sans savon : je voulais connaître le pouvoir nettoyant de la recette initiale. La vérité ? Mon linge est sorti de la machine en sentant bon : il avait une odeur fraîche. Et il était doux. Je n’ai rien remarqué d’autre, si ce n’est que le seul linge réellement tâché n’est pas ressorti ultra propre. Peut-être vaut-il mieux ajouter le savon de Marseille pour les taches plus coriaces ?
Ah ! Notez encore qu’il est possible d’ajouter un chouia d’huile essentielle lorsque le jus de cuisson a été mis en bouteille : géranium, menthe, lavande… Faites-vous plaisir.
Ma voisine m’a même raconté que sa mère mettait parfois, dans le tambour de la machine, quelques dizaines de feuilles de lierre fraîches, découpées en gros morceaux, et emprisonnées dans un filet à linge. Elle les jetait, après le cycle de lavage.
Encore plus simple donc que ma soupe de lierre : pas de cuisson, pas de macération, pas de conservation ! Vous m’en direz des nouvelles !