J’ai voulu démonter le bureau de ma fille : il partait vivre une deuxième vie chez la blondinette de ma collègue. Mais v’là ti pas que deux vis tournaient dans le vide. Je sais que l’heure est aux fiestas estivales et à la liberté retrouvée, mais cela ne faisait pas mon affaire.

J’ai commencé par faire de la magie : j’ai magnétisé mon tournevis ordinaire en frictionnant sa tête sur un gros aimant. J’avais désormais un tournevis aimanté, il ne restait plus qu’à l’approcher de la vis pour l’attirer et la sortir de là sans effort.
Pour être certaine de crier victoire, j’ai avant toute chose sproutché du dégrippant autour de la vis, comme je pouvais. Je suis ainsi parvenue à ôter la première : olé ! La seconde a joué les rebelles.
J’ai tenté de faire un levier avec un couteau de cuisine : j’ai glissé la lame de l’économe entre la tête de la vis et la surface du bureau. J’ai appuyé fermement d’une main pour faire pression sur le meuble et j’ai essayé de dévisser la vis coincée de l’autre main. Ça a bougé, un peu. Mais la vis n’était pas suffisamment dégagée que pour que je puisse l’extraire avec une pince à long bec. Raté.
J’ai été chez mon voisin chéri, lui emprunter son décapeur thermique : la chaleur allait dilater le corps de la vis qui touchera alors le support spiralé. Evidemment, il faut faire attention : ce serait bête de se brûler pour une vis butée. J’ai chauffé la tête de la vis quelques minutes, en faisant de petits va-et-vient ; j’ai laissé refroidir un chouia avant d’actionner mon tournevis aimanté. Mila – Vis folle : 1-0. J’adore gagner. Même contre une vis désobéissante.
Si vous avez moins de chance que moi et que ces méthodes n’ont pas encore suffi à libérer la vis, il vous reste quelques possibilités : recourir à un tournevis à frapper (un outil conçu pour recevoir des coups de marteaux), user de la boulonneuse à percussion (en mode dévissage), utiliser un extracteur de vis (si la vis est cassée dans le meuble) ou encore dégainer la scie à métaux (pour marquer une nouvelle encoche sur la tête de vis).
Mais ces outils demandent plus de dextérité (j’en ai à peine assez pour ne pas écraser mes doigts quand je mets un clou). Et Jean-Paul n’en disposait pas : pas envie d’aller en acheter en magasin de bricolage !
Du calme, de la fermeté et on y est : c’est qui la boss ?