J’adore la brique brute. Voilà qui est difficile à prononcer. Brique brute. Et pourtant, ça me plaît.
De la brique brute, sur un pan de mur complet. On voit ça souvent dans les restos, parfois dans les salons. C’est un incontournable des décos industrielles. Rustiques, aussi. Ça donne un cachet incroyable à une pièce. On peut le choisir effet vieilli, blanc, noir charbon. Moi, vous l’aurez compris, c’est rouge brun qu’il me fait craquer. Naturel et chaud.
J’aime que l’ensemble soit un peu irrégulier. Que les briques ne soient pas parfaitement alignées. Que leur taille ne soit pas identiquement la même. Que les briques ne soient pas toutes enfoncées pareil. Que le ciment qui les maintient n’ait pas la même épaisseur partout. Parce qu’un mur trop lisse, trop droit, trop rectiligne, ça n’a, pour moi, plus beaucoup de charme.
C’est comme ça dans beaucoup de domaines, finalement…
En amour aussi, ce sont souvent les imperfections de l’autre qui le rendent craquant à nos yeux. Certes, on regarde passer les corps élancés, les silhouettes sportives, les peaux tendues, les visages lisses. Mais ce qui nous réchauffe le cœur ressemble surtout à ce qui pourrait être tristement qualifié de défaut. Un nez de travers, un regard de cocker, un épi qui jamais ne tient en place, un ventre tout doux, une tâche de naissance en forme d’étoile. C’est quand c’est imparfait que c’est parfaitement parfait. Et que les émotions viennent.
Glisser sa main sur ce mur aux briques nues et rugueuses, c’est plein de sens. C’est comprendre que rien n’est évident et facile, que tout se construit. Comme un rappel au temps qui passe et à la vie qui est dure, parfois. Un mur de briques au salon, ce n’est pas seulement joli. C’est authentique, ça raconte une histoire. Et comme tout ce qui est authentique, un rien l’habille. Deux appliques à la lumière douce. Un grand miroir qui a vécu, lui aussi. Il n’en faut pas plus.
Je pourrais me contenter d’installer un papier peint effet brique sur un pan de mur. J’ai vu ça l’autre jour chez des amis. Ça donnait très bien. A la vue, c’était assez nickel. Mais il me manquait quand même quelque chose. Regarder, c’est bien, mais toucher, sentir et ressentir, c’est encore mieux !