Hier, je suis allée faire un p’tit coucou à une voisine qui s’est fait opérer de la jambe. Coincée dans son fauteuil pour trois semaines. Elle avait ouvert la porte-fenêtre du jardin. Et c’est là que je l’aie vue…
En plein milieu de la pelouse. Large. Rectangulaire. Recouverte de son volet électrique. « Tu as installé une piscine ? » Question débile. J’avais la réponse sous le nez. Mais quand même. Une piscine quoi ! Et elle ne m’en avait rien dit. Avant même de parler genou rafistolé, hôpital et séances de kiné, on a causé plongeon.
Souvenirs, souvenirs…
Une piscine comme ça, pour moi, c’est synonyme de vacances et de route du soleil. Quand j’étais petite, mes parents veillaient toujours à ce qu’il y ait une piscine attenante à la maison qu’on louait. A peine arrivés, on sautait dedans. C’était l’excitation totale. Eau turquoise, petits carrelages bleu roi, bouées roses et ballons de plage. A nous, les cumulets et autres poiriers dans l’eau ; à nous, les courses de natation en apnée. Eclaboussures de bonheur.
30 minutes pour profiter de la piscine
Chez nous, à la maison, on a toujours eu une piscine aussi. Mais une piscine pour schtroumpfs. D’une hauteur de 40 cm et d’un diamètre qui doit frôler le mètre 50. Deux bourrelets gonflables superposés. Il fallait 30 minutes pour la gonfler et en profiter. Car la demi heure qui suivait, elle était déjà dégonflée. Des instants suspendus, à chercher d’où s’échappait l’air avant de coller des rustines sur la chevelure décolorée de la Schtroumpfette. Ceci dit, quand mes enfants étaient petits, cela suffisait à les rendre pleinement heureux. Je mettais ma chaise de jardin près de leur piscine et ils me rafraîchissaient les pieds avec leurs arrosoirs. Gouttelettes de bonheur.
L’envie entraîne souvent de vilaines pensées…
Alors, devant le grand bassin de ma copine, je me suis dit qu’avoir une si belle piscine chez soi, ça devait finir par gâcher le plaisir. C’est vrai, quoi ! Quand on possède quelque chose, on en a moins envie, forcément. On s’habitue à l’extraordinaire qui devient bêtement banal. Médisances secrètes. Dénigrer ce qu’on ne peut de toute façon pas avoir rend la chose plus facile. « Une piscine ? Non merci, dis. Je n’en voudrais pas ! Ça doit coûter super cher, et puis, quel entretien ! Sans compter les pauvres mulots retrouvés noyés au matin. »
Plaisir partagé
De toute façon, j’ai mon abonnement à la piscine publique. Alors oui, je sais : je dois partager le bassin avec un peu trop de monde et je dois mettre un bonnet qui fait ressortir mes joues de hamster. Mais, mais, mais… de beaux maîtres nageurs surveillent ma brasse et sont prêts à se jeter à l’eau pour moi. Et ça, ça compte quand même ! On ne peut pas tout avoir dans la vie 🙂
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