Le parc national du Banco, en Côte d’Ivoire, est menacé par l’urbanisation sauvage d’Abidjan. Pour préserver ce « poumon vert », une solution radicale a été adoptée !
D’ici trois mois, un mur long de 10 kilomètres devrait ceinturer ce parc qui jouxte les communes les plus populaires de la plus grande métropole du pays. L’objectif: stopper "l’extension d’Abidjan" qui se fait "sans la moindre préoccupation de la préservation ou de la restauration du patrimoine naturel" avait critiqué fin octobre 2021 le ministre ivoirien des Eaux et Forêts, Alain Richard Donwahi.
Forêt classée depuis 1929, le Banco est avec Tijuca à Rio de Janeiro au Brésil, le seul parc constitué de forêt dense primaire situé au coeur d’une grande agglomération. "En six ans, l’explosion démographique suivie d’un boom des constructions anarchiques ont grignoté le parc du Banco", affirme à l’AFP, l’écologiste ivoirien, Tom Thalmas Lasme. L’immense réserve de 3.474 hectares, érigée en parc national en 1953, "abrite une trentaine de végétaux en voie de disparition en Afrique de l’Ouest", ajoute t-il. Les riverains n’hésitent pas à s’infiltrer dans le parc pour abattre des arbres pour les bois de chauffe ou chasser les animaux.