Le Soleil a été généreux ces derniers jours. Et, comme beaucoup de monde, j’ai voulu commencer à m’occuper un peu du jardin. Je voulais m’attaquer au lopin de terre qui suit la terrasse et précède la pelouse.
Enlever les mauvaises herbes. Aérer la terre. Pour pouvoir planter bientôt des fleurs et des couleurs. Mais je me suis bien vite énervée : les racines de l’arbre que j’avais fait enlever pour agrandir la terrasse étaient toujours là. Je pensais naïvement que le jardinier appelé avait tout enlevé avec sa rogneuse. Soupirs.
Pas un petit boulot !
Comment me débarrasser moi-même de ces longs bras de bois qui agrippent encore la terre et courent tout partout sur la parcelle ? J’ai lu qu’il était conseillé de creuser autour de celles-ci avant de les couper à l’aide d’une hache.
Comment vous dire ? Je sais que si je m’attelle à ce genre de travail, il y aura des dégâts. Au mieux, un pied ou une main en moins. Au pire, un enterrement à prévoir. Vous me direz, il y aura donc bien quelques fleurs plantées, mais ce sera sur ma tombe. Quand Catastrophe est votre deuxième prénom, il y a des tâches qu’il vaut mieux éviter de faire.
Le jardinier est partant, mais…
J’ai donc rappelé le jardinier venu l’an passé. Oui, il pouvait revenir. Mais non, ce ne serait pas gratuit. Car voyez-vous, c’est un nouveau travail. Je n’avais, parait-il, pas spécifié qu’il fallait aussi enlever les racines. Perfectionniste jusqu’au bout de la tronçonneuse. Mais c’était ma faute ! J’aurais dû surveiller tout ça et être présente le jour de l’abattage. J’avais voulu emmener mon cœur ailleurs. Trop triste à l’idée de voir tomber mon tendre ami feuillu.
J’ai fini par appeler mon voisin chéri : il sait tout, sur tout !
Il a dégainé sa foreuse et a percé de nombreux gros trous dans les racines épaisses. Puis, à ma plus grande surprise, il a sorti de l’ail de sa poche et s’est attelé à l’enfoncer le plus profondément possible dans les trous. J’ai bien ri. Mais il était très sérieux. Parait que l’ail, en pourrissant, allait faire pourrir aussi les racines.
Patience et longueur de temps…
Mais bon, ça allait prendre du temps. Beaucoup de temps. Une petite année. Si je voulais aller plus vite, je pouvais aussi déverser dans les trous du débroussaillant concentré. Ou même du gazoil. Attendre 6 mois et y mettre le feu pour que les racines se consument doucement. Arf. Folie. On en revenait donc à mon enterrement.
J’ai donc décidé de laisser l’ail opérer en douce. Et de faire confiance à mon vieux voisin gentiment venu à la rescousse. En attendant, cette année, les fleurs seront plantées dans des bacs. Mise en terre reportée, pour tous !
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