Pour réduire notre dépendance à l’énergie fossile, nous aurons besoin d’électricité. De beaucoup d’électricité. Hélas, il semble qu’il y ait un os. Et un gros ! De quoi tout remettre en question ?
L’Europe le martèle : à l’horizon 2050, il faudra atteindre la neutralité carbone ! Pour mettre cette transition énergétique en place, les pompes à chaleur remplacent les chaudières au gaz ou au mazout, tandis que nos vieux véhicules thermiques sont troqués par des voitures électriques. L’électricité semble être la solution à tout. Voilà le plan pour un avenir sain et décarboné.
Pour que tout ceci puisse se mettre en place, il faut toutefois remplir plusieurs conditions : accorder des primes aux propriétaires pour la mise en œuvre des travaux d’isolation, assurer une production d’électricité suffisante (notamment en accélérant le renouvelable), développer le réseau de bornes de recharge publiques et, entre autres, s’assurer un réseau capable de digérer tout ça ! Et c’est justement là que ça coince…
Flandre vs Wallonie : 2 salles, 2 ambiances
Que ce soit au nord ou au sud du pays, le réseau est vétuste et ne sera sans doute pas capable de digérer une telle demande. Pour y répondre, la Flandre adopte une tactique différente de la Wallonie : Fluvius, le gestionnaire régional, a en effet annoncé des investissements à hauteur de 4 milliards d’euros. Pharaonique, mais indispensable pour cette transition énergétique et éviter le black-out.
En Wallonie, la politique, c’est celle de l’autruche. Ores, le gestionnaire du réseau wallon, panique et avertit déjà que le réseau ne pourrait tout simplement pas supporter une hausse brutale de la demande : Gocar annonce en effet une consommation d’électricité en hausse de 30% entre 2020 et 2030 et de 64% d’ici 2050 ! Voilà qui tranche radicalement avec le discours rassurant de nos ministres…
Pour appuyer ses dires, Ores a commandé une étude à Climact qui a confirmé l’importance des réseaux pour la transition énergétique qui devra s’opérer d’ici 2050. « Les limites du réseau sont atteintes », a martelé Fernand Grifnée, patron d’Ores, à la Libre. Hors, la Cwape, le régulateur wallon, entend… réduire la dotation d’Ores ! Allez comprendre…