Conditions très strictes pour l’octroi de crédit et flambée des prix de l’immobilier : ces deux facteurs rendent l’accès à la propriété très compliqué, voire impossible pour les jeunes démarrant dans la vie active. Que disent les chiffres ? Une étude de la BNB s’est penchée sur cette problématique.
De plus en plus, nous entendons autour de nous des jeunes de 20 à 30 ans, inquiets de ne pouvoir accéder à la propriété. Ces jeunes travailleurs gagnent parfois très décemment leur vie, mais faute d’apport suffisant, ils ne peuvent accéder à la propriété. Est-ce parce que leurs ambitions sont trop élevées ? Ou y a-t-il une vraie problématique sur le marché ?
Une étude de la Banque nationale de Belgique (BNB) rapporte effectivement que l’accès à la propriété a pâti de la récente flambée des prix immobiliers. Si, globalement, le volume des nouveaux crédits s’inscrit à la hausse depuis 2015, la part des jeunes emprunteurs (18-34 ans) a légèrement reculé, passant de 41% en 2006 à 35% en 2021, précise la BNB.
Les parents peuvent-ils aider ?
En réalité, tout dépend du bas de laine constitué par l’acheteur. D’après les statistiques, le pourcentage de crédits présentant une quotité élevée s’est en effet réduit. Compte tenu de l’augmentation des prix de l’immobilier, cela indique que davantage de fonds propres sont nécessaires pour acheter un logement. Même si les (jeunes) ménages ont toujours accès au marché hypothécaire, ils doivent donc fournir un plus gros effort financier qu’auparavant. "Ce qui peut contraindre des jeunes sans patrimoine important à contracter des crédits dont les coûts de remboursement sont plus élevés, à acheter un logement de moindre qualité ou moins bien situé, voire à se tourner vers le marché locatif", détaille la BNB.
La BNB a par ailleurs calculé que l’apport moyen, en fonds propres, était passé de 36.000 euros en 2018 à 57.000 euros en 2021.
Le rapport entre la mensualité de remboursement du crédit et les revenus est sain !
En outre, la charge de remboursement d’un emprunt hypothécaire pour un couple travaillant à temps plein et rémunéré au salaire moyen demeure à des niveaux que l’on peut considérer comme sains (moins de 20% des revenus en 2021).Toutefois, celle-ci peut être sensiblement plus lourde pour les ménages dont la situation financière est moins favorable comme, par exemple, ceux ne disposant pas de suffisamment de fonds propres.
Christopher Warisse, auteur de l’étude, confirme donc que « les jeunes constituent un public vulnérable puisque leurs revenus sont généralement plus bas que la moyenne ». Et cela est particulièrement vrai pour les jeunes ne pouvant profiter d’un soutien financier de leurs proches !