Serait-ce le principe des vases communicants ? Si le marché de l’achat-vente est ralenti depuis quelques mois, le marché locatif semble a contrario, nettement plus actif. On vous dresse le bilan.
Ce sont deux évolutions assez parlantes : selon le dernier baromètre des notaires, les ventes ont reculé de 7,1 % au premier trimestre 2023. Du côté du marché locatif, le SPF Finances annonce une augmentation allant jusqu’à près de 18% entre les premiers mois de 2023 et ceux de 2022. Un dynamisme qui semble confirmé par les grandes agences de ce pays : dans les colonnes du journal L’Echo, ERA, TREVI et Century 21 annoncent tous les trois des prises de location en très forte hausse : jusqu’à 94% pour Trevi ! Même les biens haut-de-gamme semblent pris d’assaut.
Comment expliquer cet emballement, face au ralentissement du marché de la vente ?
Plusieurs raisons sont présentées par les CEO des divers groupes interrogés. La première concerne bien entendu « la hausse du prix de l’immobilier » liée à celle des taux d’intérêt. Acheter coûte de plus en plus cher et les banques restent toujours aussi strictes sur les conditions d’octroi de crédit. Les locataires envisageant l’achat et les jeunes, principalement, n’ont donc souvent pas d’autre choix que de rester sur le marché de la location, faute de moyens. En outre, il y a également la flambée des prix des matériaux, qui rend les biens neufs nettement plus chers et surtout, qui dissuade les rénovations d’envergure.
L’offre suit-elle ?
Si l’offre est conséquente, notamment parce que de nombreux projets sont sortis de terre cette dernière année, la demande reste néanmoins encore plus forte. Les économistes en herbe parmi vous auront donc vite compris que les loyers s’envolent. Federia annonce d’ailleurs un loyer moyen de 1.100 euros à Bruxelles ! Statbel, au niveau national, parle d’une augmentation de 5,3% au premier trimestre 2023 par rapport au premier trimestre 2022.
Quid de l’isolation ?
Au sein du marché locatif comme du marché de la vente, l’isolation des biens est très importante. Kim Ruysen, CEO de Trevi, explique dans les colonnes de l’Echo que « les locataires qui ont vu leurs charges exploser l’année dernière se sont mis à chercher un logement avec de bonnes performances énergétiques, pour éviter les mauvaises surprises ». Les biens neufs ou récemment rénovés se louent donc très rapidement.
Une situation qui va perdurer ?
Le marché locatif va-t-il s’essouffler dans les mois qui viennent ? Selon le CEO d’ERA Real Estate, Johan Krijgsman, la tendance devrait se poursuivre dans les années à venir : « outre le fait que la population augmente, de plus en plus de personnes vivent seules, ce qui fait que le marché locatif restera dynamique ».
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