Une obligation de rénovation énergétique en Bruxelles et Wallonie pourrait entrainer des effets potentiellement dévastateurs sur les marchés respectifs.
L’obligation de rénover les biens énergivores endéans les cinq ans en Flandre a contribué à un net ralentissement du marché immobilier. Dans les colonnes du journal Le Soir, l’entreprise Trevi s’inquiète que de telles mesures puissent être appliquées à Bruxelles et en Wallonie, avec des conséquences possiblement dévastatrices pour le marché.
Un lourd impact financier pour les acheteurs
L’obligation de rénover des biens à faible performance énergétique entraîne des coûts significatifs pour les acheteurs, ce qui freine les ventes. Les biens présentant une performance énergétique de catégorie D ou supérieure, qui ne nécessitent pas de rénovation, se vendent rapidement et souvent à des prix élevés en raison de la demande. Quant aux autres, ils trainent longtemps sur le marché et ne se vendent pas toujours, et c’est peu de le dire, au prix désiré.
Des marchés pas encore prêts
Selon Kim Ruysen, le CEO de Trevi, une obligation de rénovation énergétique en Wallonie et à Bruxelles serait désastreuse pour le marché immobilier, la plupart des biens dans ces régions étant en catégorie F ou G, nécessitant donc une rénovation obligatoire.
Un marché locatif en hausse
Si l’obligation de rénovation freine les ventes, elle entraîne une hausse du marché locatif. Les gens ayant plus de difficultés à acheter en raison des coûts de rénovation potentiels se tournent vers la location, ce qui pourrait donc exploser le montant des loyers. Le coût de la vie risque donc de grimper en flèche, ce qui est un paradoxe absolu, sachant que ces mesures devraient en principe, nous préserver d’une trop grosse inflation !
La Belgique, et plus globalement, l’Europe, va-t-elle reproduire l’erreur de l’Allemagne ?
En effet, voici une grosse dizaine d’années, les autorités allemandes avaient soutenu des travaux d’isolation pour un montant d’environ 340 milliards d’euros. Pourtant, depuis, la consommation moyenne annuelle par mètre carré et par foyer est tombée de 131 kWh à… 130 kWh. Plus que les gros blocs sur les murs, l’économie d’énergie passe par une conscientisation et une utilisation responsable des ressources. Chauffer à 22 degrés une maison isolée en hiver est parfois moins responsable que chauffer une passoire énergétique à 17 degrés… Nous imposer des rénovations qui risquent de ne produire aucun effet sur nos émissions mais qui pourraient bien démolir notre marché est donc une mesure assez déraisonnée.