Les PFAS, ces polluants qualifiés d’éternels qui contaminent liquides et aliments, défraient la chronique depuis plusieurs jours. Faisons le point sur ce dossier brûlant.
Au début de ce mois, le magazine de la RTBF Investigation a révélé la présence de polluants dans l’eau potable de plusieurs communes wallonnes. Dans le Hainaut, 12.000 habitants de quatre communes ont ainsi consommé de l’eau contaminée aux PFAS, des polluants dits éternels, pendant plus d’un an et demi ! La ministre flamande de l’Environnement Zuhal Demir (N-VA) avait pourtant tiré la sonnette d’alarme auprès de son homologue wallonne Céline Tellier (Écolo). La démission de cette dernière est demandée par plusieurs partis.
A Bruxelles ?
À Bruxelles, tout porte à croire que la moitié des Bruxellois a elle aussi été exposée à de fortes concentrations en PFAS. Ce mercredi 15 novembre, le ministre bruxellois de l’Environnement Alain Maron (Écolo) avait indiqué que, pour les PFAS détectés par Vivaqua depuis 2020, les concentrations ne dépassent jamais le plafond de 100 ng/l d’eau (la norme européenne à partir de 2026), ni le seuil d’alerte de 30 ng/l que compte instaurer la Région bruxelloise.
Mais un député régional siégeant dans l’opposition (Christophe De Beukelaer, Les Engagés) a cependant déniché les informations relatives aux quatre PFAS les plus dangereux provenant de Vivaqua. Le “taux de PFAS 4 détecté dans le réservoir de Rhode dépasse largement la norme danoise (2 ng/l) et le seuil indicatif fixé en Flandre (4 ng/l)”, constate l’élu. Entre octobre 2021 et octobre de cette année, la concentration moyenne en PFAS 4 atteint 6,9 ng/l dans ce réservoir, qui dessert plus de la moitié des robinets bruxellois !
Peut-on encore boire de l’eau du robinet ?
En règle générale, peu importe où en Belgique, les contrôles sont drastiques sur la qualité de l’eau du robinet. Pour Agathe Defourny, chargée de mission à la Fédération des associations environnementales Canopea, “oui, on peut boire de l’eau du robinet”. Et de préciser à nos collègues de la RTBF que “l’eau est potable d’un point de vue légal si elle répond à toute une série de normes. L’eau qui est sur le réseau en ce moment répond à ces normes. Le problème, c’est qu’il y a une série de substances dans l’eau pour lesquelles aucune norme n’existe et là, on ne peut pas évaluer la potabilité de l’eau vis-à-vis de ces substances-là”.
En outre, il faut garder à l’esprit que l’eau de distribution constitue l’un des produits alimentaires les plus contrôlés avec plus de 30.000 contrôles annuels rien qu’en Région wallonne, et que le taux de conformité global des différentes analyses dépasse les 98 %. Enfin, on peut également noter que les critères appliqués chez nous sont plus sévères que ceux prescrits par l’Organisation Mondiale de la Santé. Il n’y a donc aucune raison de céder à la panique même s’il est légitime d’exiger que toute la lumière soit faite sur ces cas de pollution aux PFAS.
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