Entre les propriétaires qui sont de plus en plus sélectifs, les prix qui s’envolent sur le marché de la location et les biens de qualité qui se raréfient, la location devient un véritable parcours du combattant pour les candidats preneurs.
Jamais il n’a été aussi difficile d’être locataire ! Plusieurs facteurs contribuent à compliquer le processus de location pour les candidats en quête d’un toit, à commencer par une demande qui est bien souvent supérieure à l’offre. En effet, dans certaines régions et plus particulièrement dans les grandes villes, la demande de logements peut être beaucoup plus élevée que l’offre disponible, ce qui a naturellement tendance à faire monter les prix des loyers et ce qui encourage les propriétaires à être plus sélectifs, sachant qu’ils n’éprouveront aucune difficulté à trouver un locataire. S’ajoute à cela une urbanisation croissante dans des villes étriquées : la pression s’accroît tout logiquement sur le marché immobilier local avec, ici aussi, des prix qui grimpent.
Mais ce n’est pas tout. En effet, dans le contexte actuel, où des taux d’intérêt en hausse côtoient des organismes bancaires de plus en plus frileux, la classe moyenne n’a plus aussi facilement accès au marché de l’achat qu’auparavant. Celle-ci se rabat donc logiquement sur la location, en attendant des jours meilleurs. Le marché locatif se retrouve donc encombré avec d’une part la masse de locataires qui n’aspire pas ou n’a pas les moyens d’accéder à la propriété et, d’autre part, ceux qui envisageaient d’acheter mais qui, au vu des circonstances actuelles, doivent interrompre leur projet. Ajoutez à cela un parc locatif social vieillissant et qui se renouvelle trop lentement et vous obtenez un marché incapable de satisfaire une demande en hausse constante.
La discrimination au logement, une réalité
C’est dans ce contexte tendu qu’Unia, le service public indépendant de lutte contre la discrimination et de promotion de l’égalité des chances, a été établi une étude sur la discrimination au logement. En la matière, la Wallonie reste la plus mauvaise élève du pays. Sur les 142 dossiers ouverts par l’organisme en Wallonie (257 dossiers pour l’ensemble de la Belgique), 57 % des dossiers relatifs au logement relevés par l’organisme sont motivés par une discrimination liée aux revenus. C’est 2,5 fois plus qu’en Région bruxelloise et même quatre fois plus qu’en Flandre ! De nombreux refus dans le chef des propriétaires sont notamment liés au fait que le candidat locataire émarge au CPAS ou qu’il bénéficie d’allocations de chômage.
Si les propriétaires bailleurs ont bien entendu le droit de se renseigner sur leur futur locataires, ils doivent néanmoins le faire en respectant le code du logement, qui précise les renseignements pouvant être demandés afin d’éviter toute discrimination.
Que peut demander le propriétaire ?
Lors de la rédaction du contrat de bail, le propriétaire est autorisé à demander le nom et le prénom du candidat locataire, ainsi qu’un document permettant de confirmer son identité et sa capacité juridique à signer un bail. Un moyen de communication comme un numéro de téléphone, une adresse e-mail ou une adresse postale peut aussi être sollicité par le bailleur. Ce dernier peut aussi demander un document qui lui permet d’évaluer le nombre de personnes composant le ménage. En outre, le bailleur est en droit de demander au candidat preneur, le montant de ses ressources financières, ou du moins une estimation de celles-ci, et même des preuves de paiement de loyers antérieurs. Enfin, le bailleur peut vérifier le montant de ces ressources au moyen de documents tels qu’une fiche de paie ou des extraits de compte.
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