La crise du logement frappe Istanbul avec une telle intensité que même Hafize Gaye Erkan, gouverneure de la Banque centrale turque, retourne vivre chez ses parents.
Hafize Gaye Erkan, une ancienne cadre de Wall Street et actuelle gouverneure de la Banque centrale turque, a dû prendre une décision surprenante : retourner vivre chez ses parents. Après deux décennies passées aux États-Unis, occupant des postes de haute responsabilité dans des banques telles que Goldman Sachs, elle se trouve désormais confrontée à une réalité accablante due à la hausse massive des prix de l’immobilier à Istanbul.
Inflation et crise du logement
L’inflation galopante en Turquie, qui a atteint 62% en novembre, s’accompagne d’une augmentation des loyers de 77,1% à Istanbul. Cette situation a poussé de nombreux résidents, y compris des figures de haut rang comme Erkan, à reconsidérer leur mode de vie. "Est-il possible qu’Istanbul soit devenue plus chère que Manhattan ?", s’interroge Erkan dans une interview accordée au quotidien Hürriyet.
Mesures gouvernementales et conséquences
Pour contrer cette inflation, la Banque centrale a augmenté son taux directeur de 8,5% à 40% depuis juin. Cependant, Erkan annonce que la fin des mesures de resserrement monétaire approche. Parallèlement, le gouvernement a tenté de limiter l’augmentation des loyers à 25%, mais cette mesure semble avoir exacerbé les tensions. Des experts soulignent que de nombreux propriétaires cherchent des moyens, parfois illégaux, pour expulser leurs locataires et relouer à des prix exorbitants.