Grâce à du verre intelligent, les fenêtres pourraient bien elles aussi contribuer à diminuer notre consommation d’énergie ainsi que notre empreinte carbone.
L’Europe est à la pointe dans le domaine de la recherche sur le verre intelligent. En effet, le projet Brightlands Materials Center, fruit de la collaboration entre la société TNO Glass Group et la province néerlandaise du Limbourg, prend petit à petit forme. Une ligne de production de verre intelligent vient en effet d’être inaugurée chez nos voisins d’outre-Moerdijk. Concrètement, il s’agit de verre contenant un revêtement thermochromique transparent, mis au point par TNO, qui, au-delà d’une certaine température, passe automatiquement d’un état où il laisse passer la chaleur solaire à un autre où il est à même de la bloquer.
Un revêtement révolutionnaire qui empêche donc la chaleur solaire de pénétrer l’intérieur d’un immeuble en été mais qui, en hiver, la laisse entrer. Les fenêtres contribuent donc ainsi à réduire la consommation d’énergie et donc les coûts de chauffage et de climatisation. Avec cette ligne de production expérimentale, TNO entend intensifier le développement de ce verre 2.0 afin de tester l’application de fenêtres thermochromiques intelligentes à différents types de bâtiments.
Tout est dans le revĂŞtement
Le matériau retenu pour recouvrir le verre de ces “super fenêtres” est appelé thermochrome. Une couche qui a donc la capacité de modifier ses propriétés optiques en fonction de la température ambiante. Aux alentours de 20°, le verre opère un phénomène de commutation de la transparence du verre qui influe sur la réflexion des rayons infrarouges. La fenêtre qui en est équipée est ainsi optimisée pour économiser le plus d’énergie possible tout en restant parfaitement transparente. Ce phénomène de commutation s’opère de manière tout à fait autonome et est une propriété propre à la couche qui recouvre la vitre. Cette dernière peut donc être installée dans n’importe quel cadre de fenêtre, sans exigences particulières en matière d’installation.
En laboratoire, des tests ont montré que l’utilisation de ce revêtement peut entraîner une réduction de la consommation d’énergie par rapport au verre conventionnel. Des calculs qui prévoient des économies d’environ 500 € et 400 kg d’émissions de CO2 par foyer moyen et par an ! Un ménage lambda devrait donc pouvoir récupérer son investissement en cinq à sept ans.