Une de mes amies rentre d’un voyage au Royaume-Uni : elle m’a montré les photos de son séjour et je me suis étonnée de voir sur les clichés autant de murs de briques « ondulés ». Pour être honnête, je n’avais jamais vu ça !
Elle a été ravie de pouvoir me raconter ces murs construits en ligne serpentine.
Ces murs, qu’on appelle les « Crinkle crankle wall » (un vieux mot anglais qui signifie zigzag), sont connus pour être peu coûteux. Leur construction nécessite en effet moins de briques qu’un mur en ligne droite. Fou !
J’ai ainsi appris que l’épaisseur d’une brique suffit pour un mur ondulé, alors qu’il en faut au moins deux pour un mur droit. Quant à sa courbe, elle confère au mur une parfaite stabilité : le vent risque moins de faire s’écrouler le mur ainsi construit.
Economies et force caractérisent donc ces murs serpentins qui ne datent pas d’hier. La plupart ont été construits entre 1600 et 1800 en Angleterre, mais l’idée avait déjà été exploitée en Egypte ancienne. Me voilà donc en retard. Et pas qu’un peu.
Ces « rubans de briques » sont aussi intéressants dans les jardins : ils permettent aisément de faire pousser des arbres fruitiers dans les alcôves, sur la partie sud et ensoleillée des murs. Les ondulations gardent à l’inverse les arbres cachés du vent. Tout bénef !
Aujourd’hui, ces murs ne se font pour ainsi dire plus. Leur conception nécessiterait plus de compétences de la part des maçons ; elle demanderait plus de temps aussi et coûterait donc plus chère que la réalisation d’un mur droit, même à deux briques. Et comme on sait, on préfère désormais la rentabilité à tout prix. Trop dommage !
Je trouve, personnellement, ce type de maçonnerie hyper joli. Et quand esthétique et utilité vont de pair, il n’y a plus à tergiverser et hésiter.
D’ailleurs, c’est décidé ! Si un jour je devais avoir un immense jardin (ou un verger qui s’étend à perte de vue, sait-on jamais !), je ferai construire des serpentines. C’est dit !