Le développement de l’IA a conduit à une telle hausse de la consommation d’énergie que les centres de données utilisent aujourd’hui plus d’énergie que 92 % des pays du monde ! Un appétit qui menace les objectifs climatiques de toute la planète.
Les émissions carbone de Google ont grimpé de 48 % en 5 ans à cause de l’explosion de l’intelligence artificielle a indiqué début juillet le géant américain, soulignant par la même occasion l’un des écueils majeurs du développement fulgurant de cette technologie : sa voracité énergétique.
La raison de cet appétit sans cesse plus grand ? Des modèles de langage sur lesquels sont basés l’IA qui exigent d’énormes capacités de calcul, avec des milliards de données à prendre en compte. De quoi exiger des serveurs à la puissance démesurée. En pratique, chaque fois qu’un utilisateur envoie une requête à ChatGPT ou l’un de ses concurrents, cela fait fonctionner des serveurs situés dans un des centres de données situés quelque part sur la planète. Des serveurs qui consomment de l’électricité, qui chauffent et qui doivent donc être refroidis avec des systèmes qui nécessitent à leur tour de grandes quantités d’énergie. À titre d’exemple, plusieurs études ont montré qu’une requête à ChatGPT nécessite en moyenne dix fois plus d’énergie qu’une simple demande sur le moteur de recherche Google.
En croissance constante
Avant l’engouement général pour l’IA, les centres de données ne représentaient environ qu’1 % de la consommation électrique mondiale, selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Mais si l’on combine la montée en puissance de l’IA avec le secteur des cryptomonnaies, on atteint des sommets jamais atteints, les centres de données ayant consommé près de 460 Twh d’électricité en 2022, soit désormais 2 % de la production mondiale totale, toujours d’après l’AIE. Un chiffre qui pourrait doubler en 2026 pour atteindre 1.000 Twh, ce qui correspondrait à la consommation en électricité du Japon !
Alors que les géants de la tech cherchent à mettre toujours plus d’intelligence artificielle dans leurs produits et services, les experts craignent une explosion généralisée de la consommation d’électricité. À l’instar de Google, Microsoft, numéro deux mondial du cloud, a vu ses émissions de CO2 bondir de 30 % en 2023 par rapport à 2020 !