La Wallonie révise ses ambitions en matière de transition énergétique. Initialement prévue dans le cadre du Plan Air Climat Énergie (PACE), l’interdiction des chaudières à mazout et au charbon, qui devait s’appliquer dès 2025 pour les nouvelles constructions et dès 2026 pour les bâtiments existants, sera reportée, a annoncé la nouvelle ministre de l’Énergie Cécile Neven.
Lors de son intervention au Parlement wallon, la ministre libérale a rappelé que cette interdiction n’avait pas encore de base légale. “Ce ‘Stop chaudière mazout’ est l’une des 295 mesures du PACE, mais elle n’a pas été traduite en texte de loi. Tant qu’elle n’est pas inscrite dans la législation, elle n’existe pas”, a-t-elle expliqué.
La ministre a justifié ce report par la nécessité d’adopter une approche plus pragmatique. “Les dates initialement prévues dans le PACE ne sont pas réalistes. Une interdiction stricte, sans alternatives concrètes pour les propriétaires, risque de rester sans effet sur le terrain. Nous préférons prendre le temps nécessaire pour mettre en place une législation applicable”, a précisé Cécile Neven.
Quels impacts pour le marché immobilier ?
Pour les nouvelles constructions, où l’isolation est généralement optimale, la ministre prévoit un report limité. En revanche, la situation est bien plus complexe pour les bâtiments existants. En Wallonie, le parc immobilier est marqué par un niveau de performance énergétique globalement insuffisant. Selon la ministre, “imposer une interdiction stricte dans ce contexte reviendrait à pénaliser de nombreux propriétaires, notamment dans les logements anciens où les alternatives ne sont pas encore économiquement viables”.
Il faut tout de même ajouter que l’introduction d’équipements de chauffage plus durables, tels que les pompes à chaleur ou les systèmes hybrides, pourrait représenter un investissement conséquent pour les propriétaires, dans un marché déjà soumis à des pressions économiques.
La ministre a également indiqué que des discussions avec les acteurs du secteur de la construction et du chauffage étaient en cours pour élaborer des solutions adaptées. Ces consultations visent à identifier des technologies de remplacement réalistes et accessibles pour les propriétaires, tout en répondant aux exigences environnementales.
Le report de l’interdiction devrait laisser le temps aux propriétaires et aux promoteurs immobiliers de mieux anticiper cette transition.
Le dossier sera approfondi en 2025, a annoncé Cécile Neven.