Des hectares de l’ex-domaine d’Escobar sont remis à des femmes victimes du conflit armé : une réforme agraire au parfum de justice.

Le président colombien Gustavo Petro a annoncé le transfert de 120 hectares de l’Hacienda Nápoles, jadis fief exubérant du baron de la drogue Pablo Escobar, à des femmes victimes du conflit armé. Une décision qui s’inscrit dans une vaste réforme agraire, déjà responsable de milliers d’hectares redistribués aux paysans.
Un domaine hors normes
Confisqué par l’État après la mort du narcotrafiquant en 1993, le domaine de plus de 4.000 hectares a connu mille vies : zoo, hippopotames semi-sauvages, complexe hôtelier et même l’exposition d’un petit avion supposé utilisé pour le trafic. Sa gestion était louée à un parc d’attractions générant des revenus touristiques pour la région.
Conflit de bail et restitution
Les propriétaires du parc s’opposent à cette cession, mais selon Felipe Harman, directeur de l’Agence foncière nationale, “le parc n’occupe que 300 hectares”. Le reste, inoccupé, doit revenir à celles qui avaient déjà reçu un prêt en 2017 mais en avaient été expulsées. “Je suis très heureuse car aujourd’hui, des femmes ont de l’espoir, des terres pour la vie”, témoigne Millinery Correa, bénéficiaire, relayée par Belga.