En Belgique, hériter peut coûter (très) cher. Mais avec un peu d’anticipation, on peut transmettre son patrimoine sans tout donner au fisc. Le Rendez-Vous des Proprios nous dit tout !
L’État, cet héritier surprise
Perdre un proche est déjà difficile. Mais en Belgique, l’État n’a pas vraiment le sens des condoléances : il réclame sa part, parfois jusqu’à 30 % du patrimoine transmis. Alors, comment éviter que la moitié de votre maison parte en impôts ? Le dernier épisode du Rendez-Vous des Proprios nous éclaire sur les bonnes pratiques pour transmettre sans se faire plumer.
Testament : utile, mais pas magique
Contrairement à ce qu’on croit, un testament ne réduit pas les taxes. Il permet surtout d’organiser sa succession, notamment dans le cas des familles recomposées.
« Le nombre de testaments augmente fortement ces dernières années, car de plus en plus de gens veulent rééquilibrer des situations injustes », explique Maître Renaud Grégoire, porte-parole des notaires. Bref, un testament, oui, mais pas pour échapper au fisc.
Anticiper, c’est économiser
« La pire des choses à faire, c’est de ne rien prévoir », prévient Éric Spitzer, CEO d’Immovlan. Les droits de succession varient entre 3 et 30 %, selon la région et le lien de parenté. Et chaque cas est unique : un notaire pourra vous aider à structurer votre patrimoine immobilier, vos placements ou votre société.
Donation : un geste du cœur (et du portefeuille)
Donner de son vivant reste la stratégie la plus efficace. « Lorsqu’il y a un décès, chaque héritier est taxé sur ce qu’il reçoit. L’intérêt de la donation, c’est de réduire le montant taxable », détaille Maître Grégoire.
La tranche dorée ? 150.000 € par donataire et donateur, pour un taux réduit de 3 %. Une bonne affaire, surtout si la maison familiale vaut 600.000 € et qu’elle est transmise à deux enfants.
Mais attention : si le donateur décède dans les cinq ans suivant une donation non enregistrée, celle-ci réintègre la succession. Autrement dit : mieux vaut vivre un peu après avoir donné.
Penser à tout (même aux droits à payer)
Le choc fiscal peut être rude pour les héritiers, tenus de payer les droits sous deux mois. Certains prévoyants souscrivent une assurance via stipulation pour autrui, qui permet de léguer une somme exonérée d’impôts.
Et si vous rêvez d’utiliser la maison donnée par vos parents pour financer la vôtre, attention : si ceux-ci en conservent l’usufruit, les banques risquent de vous rappeler que l’amour ne paie pas les mensualités.