Quand on commande du mazout, c’est rarement pour en faire vieillir la cuvée. Pourtant, comme le bon vin, il évolue… mais pas toujours dans le bon sens. Un mazout stocké trop longtemps peut s’oxyder, se charger en eau ou accumuler des dépôts, autant de joyeusetés qui en réduisent le pouvoir calorifique et risquent de boucher les filtres de la chaudière. Même des micro-organismes peuvent s’inviter à la fête !

Combien de temps se conserve le mazout ?
Ecoutez les experts et vous aurez des réponses aussi diverses que variées, allant de 6 à 24 mois ! On peut estimer qu’en conditions normales (à savoir avec une cuve étanche, à l’abri de la lumière et sans humidité), le mazout se conserve 12 à 18 mois sans trop de perte en matière de qualité. Les plus optimistes avancent qu’il peut tenir jusqu’à 24 mois, mais seulement si tout est parfaitement propre et stable.
Les ennemis jurés du mazout
- L’eau et la condensation, véritables catalyseurs de rouille et de micro-organismes. C’est la raison pour laquelle il vaut mieux faire le plein complet de sa cuve, histoire de minimiser l’air dans la cuve. Surveillez également son étanchéité !
- Les variations de température, qui font « respirer » la cuve et accélèrent l’oxydation. La cuve doit donc, idéalement, être située dans une pièce isolée ou à la température assez stable.
- Les impuretés initiales, qui précipitent les sédiments.
Additifs et filtres : les gardiens de la performance
Pour prolonger la vie du mazout, quelques alliés technologiques méritent votre attention. En tête d’affiche : les additifs. Les additifs antioxydants et anticorrosion empêchent le carburant de se dégrader et la cuve de rouiller. Les antibactériens, eux, s’attaquent aux micro-organismes qui adorent proliférer dans les fonds humides. Pour les plus frileux, les antigels garantissent que le mazout garde sa fluidité même sous zéro. Enfin, les améliorateurs de combustion optimisent le rendement énergétique.
L’intérêt de ces additifs ne se limite pas à la protection du mazout : ils participent aussi à la réduction des odeurs, à la préservation de la qualité et à une meilleure stabilité du produit dans le temps. Certes, le mazout enrichi coûte un peu plus cher à l’achat, mais le gain en efficacité, la baisse des pannes et la durée de vie prolongée de votre installation compenseront sans doute la différence.
Autre point souvent négligé : le filtrage. Un bon filtre à mazout capture les particules et sédiments avant qu’ils n’atteignent la chaudière, évitant ainsi les colmatages et les arrêts inopinés. Pensez donc à un système de filtration performant et de décantation, entre la cuve et la chaudière.
Et si votre mazout date d’un autre hiver ?
S’il dépasse les 18 mois, mieux vaut le faire analyser, le filtrer, ou le mélanger à du neuf. En cas de doute, mieux vaut le remplacer que de risquer une panne de chaudière un soir de grand froid !