Ce n’est un secret pour personne, le réseau électrique wallon craque sous la pression. Des panneaux photovoltaïques aux voitures électriques en passant par les pompes à chaleur, ça commence à faire beaucoup pour le réseau qui soupire ! Hélas, cela risque de se traduire par une mauvaise nouvelle…

Le constat n’est pas neuf, mais il devient de plus en plus difficile à ignorer : le réseau électrique wallon est arrivé à saturation. En cause, une combinaison explosive entre hausse des coûts (notamment depuis la guerre en Ukraine), transition énergétique accélérée et nouveaux usages électriques qui se multiplient à grande vitesse, rapporte nos collègues de Sudinfo.
Fernand Grifnée, patron d’Ores, le principal gestionnaire de réseau de distribution en Wallonie, parle même dans les journaux d’une « accélération sans précédent de la transition énergétique ».
Photovoltaïque, voitures électriques et batteries : le trio qui fait disjoncter
Ces dernières années ont vu un véritable boom :
- explosion des installations photovoltaïques, avec un pic record en 2023
- quasi doublement du nombre de véhicules électriques entre 2023 et 2024
- multiplication par quatre de la consommation liée aux bornes de recharge rapide, à l’industrie et aux parcs de batteries
Résultat : la charge sur le réseau est devenue telle que certains nouveaux raccordements sont tout simplement refusés. Des projets immobiliers, hôteliers ou industriels se retrouvent à l’arrêt, faute de puissance disponible.
Sous-tensions : le vrai danger qui arrive
Si les problèmes de surtension sont déjà bien connus (notamment des propriétaires de panneaux solaires), un autre phénomène inquiète désormais Ores : les sous-tensions. Concrètement, le réseau est censé fournir une tension de 230 volts. En dessous de 207 volts, on parle de sous-tension. Et les conséquences peuvent être très concrètes :
- pompes à chaleur qui refusent de démarrer
- électroménagers qui s’usent prématurément
- cycles de lavage interrompus
- cuisson approximative
Les données issues des compteurs communicants sont sans appel : près de 15 % des circuits analysés par Ores sont déjà à risque ou problématiques.
Le gaz, cet allié qu’on enterre peut-être trop vite
Autre message fort envoyé par Ores : vouloir se débarrasser trop rapidement du gaz pourrait aggraver la situation. « On peut moderniser un réseau, mais pas en deux ans », prévient Fernand Grifnée.
Investir, oui… mais à quel prix ?
Pour faire face, Ores n’a pas vraiment le choix : il faut investir massivement. Le plan initial de 2,1 milliards d’euros pour 2025-2029 est déjà jugé insuffisant. La facture grimpe à 2,5 milliards, et même ce montant pourrait ne pas suffire.
Autre piste : la flexibilité. Dès 2026, la tarification de distribution encouragera les consommateurs à utiliser l’électricité lorsque celle-ci est abondante, notamment la nuit. Un système qui pourrait aussi s’appliquer aux entreprises, comme les flottes de bus électriques, appelées à recharger hors des heures de pointe.
Une hausse des tarifs désormais assumée
La conclusion est limpide : ces investissements auront un impact direct sur la facture d’électricité. Ores prévoit une augmentation plus importante que prévu des tarifs de distribution, probablement à partir de 2027.