Sur la rive du Saint-Laurent, une résidence québécoise s’inspire des marées, des rochers et d’un chalet d’été sauvé de la démolition. On vous fait le tour du proprio ?

Construire au bord de l’eau, c’est accepter de composer avec elle. À Saint-Augustin-de-Desmaures, sur la rive nord du fleuve Saint-Laurent, la Résidence l’Échouage, signée Bourgeois/Lechasseur architectes, en est un parfait exemple ! On a les clés, suivez-nous !

Un chalet d’été qui refuse de disparaître
À l’origine, un petit chalet d’été occupait déjà cette pointe de terre, entourée de baies sablonneuses et de rochers erratiques. Le programme initial était clair : démolition, puis construction neuve. Mais lors de la première visite, les architectes ont changé de cap. Trop bien implanté, trop intimement lié au fleuve pour être effacé.

Plutôt que de raser, ils choisissent de préserver l’existant. Une décision stratégique autant que sensible, permettant de conserver les droits acquis tout en valorisant une relation directe à l’eau !
Composer avec les contraintes… et en faire une force
Malgré la grande superficie du terrain, la zone constructible reste limitée par la montée des eaux et les règles de protection des rives. Résultat : une composition fragmentée, faite de pavillons distincts reliés entre eux, tandis que le chalet d’origine conserve sa position en surplomb du fleuve.

Le bâtiment existant a d’ailleurs subi une cure de jouvence musclée : soulèvement de la structure, nouveaux pieux, consolidation complète et isolation de l’enveloppe. Un rehaussement qui améliore aussi sa résilience face aux variations du niveau de l’eau. Mieux vaut prévoir large quand on vit au rythme des marées !
Des pavillons comme des coques échouées
Le parti architectural repose sur une organisation claire :
- le chalet accueille les espaces de vie, largement ouverts sur le paysage,
- un pavillon Est abrite la chambre principale, orientée vers le lever du soleil,
- un troisième volume accueille un logement accessoire destiné aux parents de la propriétaire, tourné vers la baie Ouest.

Les volumes, inspirés à la fois des coques de bateaux échouées et des rochers du site, se déploient à une échelle volontairement discrète. Depuis le sol, la maison conserve l’apparence d’un simple chalet. Vu du ciel, la vraie ampleur du projet se révèle. Comme quoi, tout est question de point de vue !
Des cours extérieures bien pensées
L’implantation génère plusieurs espaces extérieurs aux ambiances distinctes. Une cour d’entrée rassemble les accès des deux résidences, tandis qu’à l’ouest, l’angulation des pavillons crée une cour intérieure protégée du vent, ouverte sur le fleuve. C’est là que s’installe la piscine, discrètement intégrée dans les marges réglementaires. La réglementation, quand elle est bien comprise, peut aussi devenir créative !

À l’intérieur, cadrer le paysage
À l’intérieur, chaque ouverture offre une vision différente du fleuve ou des pavillons voisins. Entre les volumes, une passerelle rajoute encore un petit cachet…

Quant au bardage, les architectes ont choisi le décliné en deux tons : un plus foncé, évoquant un bois patiné par le temps, et un plus clair, utilisé dans les replis et zones abritées. Ce cèdre pâle se prolonge d’ailleurs à l’intérieur… Alors, ça vous a plu ?