La villa 4 façades, c’était le rêve de plusieurs générations, une forme d’aboutissement matériel et social. Un rêve qui s’évanouit aujourd’hui. Va-t-elle vraiment disparaître à terme ?
Avec l’envolée des taux, des prix de l’immobilier et de l’énergie, le jeune Belge se rend compte que la villa 4 façades, c’est le rêve devenu impayable de la Belgique de papa. Chère à construire et à entretenir, la villa 4 façades est tout simplement devenue inenvisageable pour la jeune génération. De toute façon, cette dernière ne semble plus trop intéressée par ce rêve… Non pas qu’elle ait eu le choix, nous direz-vous !
Toujours est-il que plusieurs acteurs principaux du marché se détournent, eux aussi, de ce modèle tant adulé : à commencer par Matexi, un « poids lourd » dans le secteur immobilier belge, qui confesse ne plus construire que des maisons à 2 ou 3 façades. Dans une interview au journal Le Soir, Olivier Lambrecht, CEO de Matexi, s’explique : « Force est de constater que notre clientèle n’est plus tellement attirée par la villa quatre façades, dont on peut penser qu’elle vit ses dernières années : nombre de gens, y compris de jeunes familles avec enfants, souhaitent résider dans des logements plus petits mais plus qualitatifs, au cœur d’un quartier leur proposant des espaces verts et une vie sociale plus fournie. »
Le problème des terrains
Et puis, la Belgique n’est pas infinie : les terrains sont de plus en plus rares, surtout ceux qui se prêtent idéalement à la construction et les prix sont là aussi, à des prix affolants. Et puis, il y aura de toute façon le couperet légal : les gouvernements wallon et flamand entendent mettre un « stop » au béton. Ce qui signifie que d’ici 2040 en Flandre et 2050 en Wallonie, il ne sera plus possible d’acheter un terrain et d’y construire un bien. Entre-temps et dès 2025, les gouvernements parlent de limiter les espaces bâtissables.