Regarder un DVD confortablement installé dans son salon relèvera-t-il bientôt du passé ? Toujours est-il que le streaming explose littéralement et que celui-ci est loin d’être inoffensif pour l’environnement !
Le streaming vidéo occupe aujourd’hui 60,6 % du trafic global sur internet. Sur ce total, Google (avec sa plateforme YouTube) représente 12 % et Netflix 11,44 %. Mais si la diffusion numérique semble dématérialisée, elle n’est néanmoins pas immatérielle. En effet, terminaux, réseaux de stockage et de diffusion, tous consomment de l’énergie. C’est la vidéo à la demande (Netflix, Amazon et bientôt Apple ou Disney) qui domine, avec 34 % de la consommation totale. Viennent ensuite les vidéos pornographiques (27 %), les principales plateformes concurrentes de YouTube (21 %) et les autres usages (18 %).
De plus en plus gourmand
Ultra HD, 4K, 8K… les constructeurs rivalisent d’imagination pour offrir une définition d’image toujours meilleure. Mais plus de données échangées signifie plus d’énergie consommée. Les hébergeurs et diffuseurs travaillent donc sur la recherche d’améliorations techniques, par exemple pour refroidir les centres de données ou rendre les vidéos moins lourdes. Mais les spécialistes craignent que les améliorations techniques fassent augmenter la consommation globale. L’innovation technologique crée en effet de nouveaux usages. Sans compter que la culture de l’illimité comme les algorithmes de recommandation ou les modes autoplay, encouragent le visionnage en rafale. L’empreinte écologique du streaming devrait donc littéralement exploser au cours des prochaines années.
Un retour en arrière technologique étant exclu, les chercheurs recommandent notamment la sensibilisation à une consommation qui ait le moins d’impact possible : « le pire est de regarder une vidéo sur un téléphone mobile en 3G », souligne Laurent Lefevre de l’Institut national français de recherche en sciences du numérique. « Il vaut mieux la regarder chez soi avec une connexion en fibre optique. »