Insolite : Bientôt les… égouts pour chauffer/refroidir nos maisons ?

L’eau chaude de votre lave-vaisselle, de votre douche et de votre lessiveuse est gaspillée. En effet, cette eau est rejetée dans les égouts et la chaleur est perdue. C’est de ce constat que Vivaqua est parti pour élaborer un plan de climatisation par… riothermie !

La riothermie est un principe assez simple : via des échangeurs et des pompes à chaleur réversibles, la chaleur (ou la fraicheur) des égouts est récupérée pour ensuite climatiser nos maisons. Plus concrètement, chez nous, c’est le bâtiment administratif de la commune d’Uccle qui va servir de cobaye. Un quart des besoins énergétiques de ce centre seront assumés par la riothermie.

Pour Vivaqua, c’est d’une pierre deux coups : une grosse partie du réseau d’égouttage doit être rénové. L’entreprise publique qui gère la distribution de l’eau potable en a donc profité pour mettre ce système au point et déposer un brevet.

Comment ça fonctionne ?

Techniquement, les calories des eaux usées sont récupérées par des échangeurs. Généralement, ces derniers sont en aluminium ou en inox mais le problème de ces deux derniers matériaux, c’est… leur coût ! Vivaqua innove en utilisant des tuyaux en polyéthylène à haute densité, un matériau nettement meilleur marché (comptez 450 euros le mètre, tout de même).

Les eaux usées présentant une température assez stable tout au long de l’année, elles peuvent permettre de réchauffer les bâtiments en hiver et de les refroidir en été. Le rendement est assez bon : par kilowatt injecté dans les pompes à chaleur, le système permet de récupérer quatre à cinq kilowatts d’énergie.

Quelles économies ?

Sur ce bâtiment administratif, la riothermie permet d’économiser 40 tonnes de CO2 par an explique Le Soir. Cela paraît impressionnant sur papier, mais dans les faits, c’est franchement peu comparé aux 170.000 tonnes de CO2 émises annuellement pour chauffer tous les bâtiments bruxellois. Toutefois, en développant ce système sur vingt kilomètres d’égouts, ce sont quelque 26.000 tonnes de CO2 qui pourraient être économisées, ce qui est loin d’être négligeable !