La révolution électrique de l’automobile est indéniablement en marche. Voici tout ce qu’il faut savoir pour se préparer efficacement à accueillir une voiture électrifiée dans son foyer.
Durant le premier semestre 2021, la part de marché des voitures électrifiées a flirté avec la barre des 20 % en Belgique. Un niveau historique ! Mais qui est encore amené à augmenter sensiblement, compte tenu de la marche forcée vers la propulsion électrique que compte imposer l’Europe d’ici 2035. Sans oublier que seules les voitures de société électriques resteront fiscalement déductibles dès 2026 en Belgique.
Pour le moment, la motorisation qui progresse le plus sur notre marché, c’est la mécanique hybride rechargeable. Sa part de marché est passée de 7,3 % en 2020 à 11,2% à l’issue des six premiers mois de l’exercice 2021. Les voitures électriques progressent aussi : elles représentent dorénavant près de 4% des immatriculations sur notre marché.
Pour ces deux catégories, la question de la recharge à domicile se pose dès lors. Si la recharge sur une prise domestique classique est, en théorie, envisageable pour la majorité des modèles électrifiés proposés sur le marché, cette solution est vivement déconseillée.
1. Pourquoi s’équiper d’une borne de recharge ?
Opter pour une borne de recharge domestique, ou wallbox, offre trois principaux avantages :
a) Sécurité: utiliser une wallbox installée par un professionnel autorise des recharges en toute sécurité. Et permet, principalement, d’éviter le risque de surchauffe réel d’une prise domestique classique.
b) Confort: une wallbox permet des puissances de recharge plus élevées et donc diminue drastiquement le temps d’immobilisation nécessaire de son véhicule. De plus, grâce aux bornes intelligentes, il est possible de moduler la puissance de recharge en fonction de l’usage d’autres appareils domestiques afin d’éviter de « faire sauter les plombs ».
c) Facturation: grâce à une wallbox, il est possible de séparer facilement sa consommation électrique domestique de celle utilisée pour recharger son véhicule. Et même de la communiquer automatiquement à son employeur.
En outre, l’installation d’une borne de recharge permet de jouir d’avantages fiscaux. Mais n’oubliez pas qu’elle imposera aussi une certification par un organisme agrée.
2. De quel raccordement électrique puis-je disposer à la maison ?
En Belgique, on retrouve plusieurs types de raccordement électriques domestiques. La première information à connaître avant d’envisager l’installation d’une borne de recharge concerne donc le type de raccordement dont on peut jouir à son domicile. Un raccordement monophasé 230 volts ne permettra pas de jouir de la même puissance de recharge que si l’on dispose d’une installation triphasée moderne (3×400 volts + N). Notez, de plus, que certaines installations électriques plus anciennes en Belgique fonctionnent avec un courant triphasé sans neutre. Ce qui peut poser certains problèmes pratiques pour raccorder une wallbox. Renseignez-vous donc bien auprès d’un spécialiste pour en savoir davantage.
Enfin, outre le type de raccordement, il faut aussi connaître l’ampérage maximal dont vous disposez à la maison. Si votre compteur peut fournir 40A, utiliser jusqu’à 32A rien que pour la recharge de son véhicule électrique ne laissera en effet plus beaucoup de marge pour les autres consommateurs électriques du domicile. Mais sachez toutefois que le renforcement d’un compteur peut coûter cher. Et qu’il est alors plutôt préférable d’opter pour une borne intelligente capable de moduler sa puissance de charge en fonction de la consommation en temps réel d’électricité de l’ensemble du bâtiment.
3. Quelle borne choisir ?
On trouve dorénavant de nombreux types de bornes sur le marché, proposées soit directement par les marques automobiles elles-mêmes, soit par des entreprises spécialisées ou même encore par les fournisseurs d’électricité. Voici différentes questions à se poser pour s’orienter vers la bonne borne de recharge.
a) Quelle puissance ?
Pour un véhicule hybride rechargeable, une puissance de recharge de 3,7 kW (16A, 230 volts) peut suffire. Mais sachez que certaines voitures électriques acceptent jusqu’à 22 kW (32A triphasé, 400 volts). Si votre installation le permet, pensez donc peut-être déjà à l’avenir même si vous n’envisagez à court terme de ne brancher qu’un hybride rechargeable. Si vous optez, plus tard, pour un modèle purement électrique, vous regretterez en effet certainement de ne pas avoir opté pour une wallbox capable de fournir une puissance de charge plus importe.
b) Câble intégré ?
Si vous êtes le seul utilisateur de votre borne, vous pouvez envisager de commander une borne équipée d’un câble intégré. La fiche de type 2 étant maintenant généralisée, cela ne posera pas de problème même si vous changez de voiture. Mais si vous partagez la borne (copropriété) ou si elle est exposée au public (installation extérieure), mieux vaut opter pour une borne sans câble afin d’éviter qu’il ne soit détérioré. Dans ce cas, optez également pour une borne disposant d’un lecteur pour conditionner son accès aux seules personnes autorisées.
c) Borne intelligente
Même si elles coûtent un peu plus à l’achat, intéressez-vous aux bornes dites intelligentes. Elles présentent différents avantages. Elles peuvent moduleur leur puissance en fonction du reste de la consommation électrique du ménage (si le four et la machine à laver fonctionnent en même temps par exemple) mais également privilégier les heures creuses pour un coût de recharge inférieur. Enfin, si l’on envisage l’usage d’un véhicule de société, la possibilité de facturer automatiquement les recharges électriques directement à son employeur (ou à sa propre société) constitue un avantage indéniable.
4. Combien de temps faudra-t-il concrètement pour recharger sa voiture ? Sur quel temps d’immobilisation faut-il tabler pour recharger son véhicule à la maison si l’on dispose d’une wallbox ?
Cela dépend, bien sûr, de nombreux paramètres dont les principaux sont :
a) La capacité de la batterie: pour un véhicule hybride rechargeable, la capacité moyenne de la batterie tourne autour des 10 à 15 kWh. Pour un véhicule électrique, on peut tabler sur une fourchette bien plus vaste allant de +- 30 à 100 kWh.
b) La puissance/type du chargeur intégré au véhicule: c’est ce dernier qui va conditionner la puissance qui sera digérée effectivement par le véhicule, même si on le branche sur une borne plus puissante. Un véhicule hybride rechargeable équipé d’un chargeur de 3,7 kW réclamera en effet le même temps d’immobilisation sur une borne de 3,7 kW que sur une borne de 22 kW. En outre, il faut distinguer les chargeurs embarqués monophasés des modèles triphasés. Une voiture électrique équipée d’un chargeur monophasé ne pourra utiliser tout le potentiel d’une borne de recharge triphasée.
c) La puissance de la wallbox: sur une installation domestique moderne, on peut envisager l’installation d’une borne développant jusqu’à 22 kW. Une prise domestique « renforcée » ne peut, au maximum, n’offrir que 3,7 kW.
On peut estimer plus ou moins le temps de recharge nécessaire assez facilement en divisant la capacité de la batterie par la puissance du chargeur embarqué ou de la borne de recharge en fonction du nombre le plus faible.
Exemples :
- La batterie de 64 kWh d’un modèle électrique équipé d’un chargeur de 22 kW sera rechargée en environ 9 heures sur une borne de 7,4 kW (64/7,4 = 8,6). Mais en seulement 3 heures sur une borne de 22 kW (64/22 =2,9).
- La batterie de 13 kWh d’un modèle hybride rechargeable équipé d’un chargeur de 7,4 kW sera rechargée en environ 3h30 sur une borne de 3,7 kW (13/3,7 = 3,5). Mais en seulement en +- 1h45 tant sur une borne de 7,4 kW que sur une borne de 22 kW (13/7,4 = 1,7).
Mais n’oubliez pas non plus qu’en pratique avec une borne à la maison, on n’attend généralement pas que la batterie soit totalement vide pour la recharger. En prenant l’habitude de brancher sa voiture électrique quotidiennement à la maison, on ne doit attendre que le temps de récupérer l’équivalent de l’électricité consommée depuis la veille. Ce qui peut sensiblement réduire les temps d’immobilisation.