L’Union européenne veut imposer un chargeur universel pour tous les smartphones. Problème : Apple s’oppose à cette mesure !
L’Union européenne poursuit bon an mal an son projet de réglementation visant à imposer un chargeur universel à tous les fabricants de smartphones et d’appareils électroniques comme les tablettes. De quoi faire économiser aux consommateurs européens environ 250 millions €/an mais aussi à soustraire près de 1.000 tonnes de déchets chaque année ! D’excellentes intentions qui, malheureusement, suscitent la grogne du géant Apple.
Apple, seul contre tous ?
Concrètement, cette réglementation vise à harmoniser les ports de recharge pour les smartphones, tablettes, casques audio, enceintes nomades, caméras et consoles de jeu portatives. De quoi menacer les câbles de connexion des iPhone produits par la firme à la pomme. Pourquoi ? Tout simplement car l’Union européenne souhaite imposer un format qui existe d’ores et déjà (et qui n’est pas utilisé par Apple) : le port USB-C.
3 chargeurs principaux aujourd’hui
Ce projet n’est pas neuf puisqu’il a été initié dès 2009 par la Commission et a fait l’objet d’une résolution du Parlement européen en janvier 2020. Malheureusement, celui-ci s’est jusqu’à présent heurté aux vives réticences de l’industrie, bien que le nombre de types de chargeurs différents se soit fortement réduit au fil des dernières années. De plus de 30 modèles en 2009 ils sont aujourd’hui au nombre de trois :
- un vétéran, le Micro-USB, qui a longtemps équipé la majorité des téléphones, son successeur,
- l’USB-C, une connexion plus récente qui équipe les téléphones qui tournent sous Android,
- le challenger, le Lightning, utilisé exclusivement par Apple.
C’est pour l’USB-C que l’Union européenne a opté.
De quoi permettre d’utiliser n’importe quel chargeur, alors que l’harmonisation des technologies de charge rapide a pour but de garantir la même rapidité de chargement (en évitant qu’elle soit bridée en cas d’utilisation avec un appareil d’une marque différente).
Une fausse bonne idée, selon Apple
Face à cette volonté, Apple, qui explique que sa technologie Lightning équipe plus d’un milliard d’appareils dans le monde, a fait part de son opposition. “Cette réglementation étoufferait l’innovation au lieu de l’encourager et nuirait aux consommateurs en Europe et dans le monde”, a indiqué le groupe. Apple, qui estimait l’an dernier qu’une telle législation générerait “un volume sans précédent de déchets électroniques” (puisqu’elle rendrait obsolète une partie des chargeurs en circulation), s’alarme de la transition de vingt-quatre mois proposée par Bruxelles et du bouleversement de ses filières de recyclage actuelles.
L’ANEC (l’Association européenne pour la coordination de la représentation des consommateurs dans la normalisation), qui défend les droits des consommateurs sur les questions liées aux normes technologiques, a salué le projet de directive, tout en regrettant que les systèmes de chargement sans fil, en plein essor, ne soient pas concernés.
Il faut néanmoins noter que ce projet doit encore être approuvé par les eurodéputés ainsi que par les États membres de l’Union européenne. Et on sait ô combien le lobbying de certaines sociétés peut faire pencher la balance dans un sens comme dans l’autre…