Jusqu’à présent, la taxe foncière est peu prélevée en Chine, principalement en raison de multiples réticences… Mais la Chine entend désormais promouvoir la "consommation rationnelle de logements", ce qui passe d’abord par un impôt foncier !
Moteur du développement chinois ces vingt dernières années, le marché immobilier a décollé après les réformes clés de 1998, qui ont déclenché un boom de la construction dans un contexte d’urbanisation rapide et d’accumulation de richesses. Mais cette montée des prix s’est accompagnée d’inquiétudes quant à la disparité des richesses et au risque d’instabilité sociale qui en résulte. Cette annonce intervient alors que le président Xi Jinping prône une plus grande "prospérité commune" en Chine en répartissant plus équitablement les richesses.
Une taxe foncière est déjà à l’essai depuis plusieurs années dans les villes de Shanghai (est) et Chongqing (sud-ouest). Mais sa généralisation dans le pays, évoquée dès les années 2000, ne s’est jamais concrétisée. Parmi les principales raisons avancées au fil des ans: cet impôt serait mal vécu par des propriétaires qui se sont déjà saignés pour payer leur bien; il pourrait faire baisser la demande ou encore entraîner des ventes massives d’appartements.
Bad timing ? Au contraire, pensent certains experts…
Ce début de réforme arrive toutefois à un moment où les prix des logements neufs sont en repli en Chine, pour la première fois en six ans, dans un contexte de méfiance des acheteurs face au risque de faillite de plusieurs promoteurs. La valeur des maisons a chuté de 16,9% en septembre en glissement annuel.
Certains analystes pensent toutefois que cette mesure fiscale vise à empêcher les prix de remonter à leurs niveaux antérieurs. "Les données démographiques signifient que ce boom immobilier qui dure depuis 25 ans touche à sa fin", a déclaré Mark Williams de Capital Economics la semaine. "Les ventes de terrains ne sont plus une source durable de revenus pour le gouvernement. Un impôt foncier modeste pourrait l’être."