Depuis 2020, tout le pays passe progressivement au gaz riche. Une conversion technique qui n’est pas liée au conflit en Ukraine mais tout simplement due au fait que notre fournisseur historique (les Pays-Bas) voit sa principale source de gaz se tarir.
Depuis près d’un demi-siècle, deux types de gaz naturels cohabitent sur notre territoire. La raison ? Le gaz est acheminé via différents canaux de distribution : d’une part le gaz pauvre (un gaz naturel à faible pouvoir calorifique) en provenance des Pays-Bas, et d’autre part le gaz riche, à haut pouvoir calorifique, qui provient, dans le cas de la Belgique, de Norvège, du Royaume-Uni, d’Allemagne, du Qatar ou encore d’Algérie.
Ce qui distingue un gaz de l’autre, c’est qu’ils ont des propriétés calorifiques différentes. Ainsi, la valeur énergétique du gaz pauvre est environ 15 % inférieure à celle du gaz riche. Du coup, lorsqu’on consomme 1 m3 de gaz pauvre, on génère 15 % d’énergie en moins que lorsqu’on brûle 1 m3 de gaz riche. Le calcul est donc vite fait : on a donc besoin d’un plus grand volume de gaz pauvre pour se chauffer ou pour cuisiner de la même façon qu’avec du gaz riche.
Un changement dû à la guerre en Ukraine ?
Non, le passage du gaz pauvre au gaz riche n’est pas dû au conflit qui fait rage en Ukraine. En effet, le pays exportateur de ce gaz pauvre (les Pays-Bas) a décidé de cesser l’extraction de son principal gisement qui est au bord de l’épuisement. Du coup, afin de permettre à ses voisins importateurs d’adapter leurs infrastructures de transport ainsi que les appareils domestiques (cela concerne tout de même un tiers de notre pays), les Néerlandais ont proposé la mise en place d’un plan progressif d’interruption de la livraison de gaz. Au total, 500.000 ménages bruxellois sont concernés, un million de flamands et 110.000 wallons.
Ceux-ci ont été avertis par leur fournisseur d’énergie de la date de conversion ainsi que de la procédure à suivre. À Bruxelles, Sibelga effectue le passage du pauvre au riche depuis 2020 et poursuivra cette mission jusqu’en 2023. En Wallonie, Ores et Resa en font de même.
Pour vérifier si votre commune est d’ores et déjà concernée par cette conversion, ou si elle le sera bientôt, il suffit de vous rendre sur le site legazchange.be
Faut-il changer de chaudière ?
Non, c’est peu probable. En effet, en Belgique, tous les appareils fonctionnant au gaz commercialisés après 1978, sont à même de fonctionner à l’aide des deux types de gaz. Du coup, en principe, seuls les appareils antérieurs à 1978 devront être remplacés.
Dans le doute, et dans un souci de sécurité, profitez de l’entretien de votre chaudière au gaz pour faire vérifier la compatibilité de vos appareils par un professionnel. Pour les locataires, les frais éventuels seront à la charge du propriétaire de l’habitation. Pas d’entretien en vue ? Contactez alors un technicien habilité afin qu’il vérifie la compatibilité de votre appareil avec le gaz riche. Il vous remettra un certificat de visite indiquant si votre chaudière est compatible ou non. Conservez ce document, vous devrez en remettre une copie à votre propriétaire (si vous êtes locataire) ou à la personne qui vous succèdera dans les lieux (si vous êtes propriétaire et que vous déménagez).