En Europe, en matière de télécommunications, le Belge fait figure de dindon de la farce. C’est en effet notre pays qui applique les tarifs les plus chers. Voici pourquoi.
Dès ce 1er janvier 2023, Proximus augmentera une fois de plus les tarifs d’une grande partie de ses services. De quoi accentuer encore la différence des prix des télécommunications entre la Belgique et ses voisins. Pourquoi un tel écart, notamment avec la France et l’Italie ? Tout simplement car notre marché souffre d’une organisation structurelle spécifique où une vraie concurrence n’est pas de mise. En outre, la gestion du réseau est aux mains des mêmes opérateurs qui appliquent des pratiques commerciales très conservatrices. En gros, Proximus est seul à la barre en ce qui concerne le réseau construit sur l’infrastructure historique en matière de téléphonie tandis que les câblo-opérateurs Voo et Telenet le sont pour l’infrastructure héritée de la télédistribution par câble.
Les nouveaux opérateurs qui débarquent sur le marché n’ont donc pas d’autre choix que de se plier au “système belge” et de louer des services auprès de ces opérateurs incontournables, avec peu de marge de négociation en ce qui concerne les tarifs appliqués.
Des tarifs particulièrement élevés
Selon les chiffres de l’Office de statistiques de l’Union européenne (Eurostat), la Belgique est la pire élève en termes de prix des télécoms. En effet, les prix en Belgique sont 76 % plus élevés que la moyenne européenne ! La Belgique occupe la tête du classement, juste devant la Grèce, l’Irlande et le Luxembourg. À l’inverse, les pays de l’Union qui bénéficient des tarifs les plus bas sont la Roumanie, la Pologne, la Lituanie et la Bulgarie. Notre voisin direct, la France, est pour sa part en dessous de la moyenne européenne. Le consommateur belge paie donc une facture bien plus élevée que les autres concitoyens européens.
Une lueur d’espoir ?
En Belgique, c’est l’Institut belge des services postaux et des télécommunications (IBPT) qui régule le marché. Et celui-ci a imposé une série de nouvelles mesures ces derniers mois. Parmi celles-ci on peut citer : une diminution des tarifs de gros pour obtenir un accès aux réseaux fixes et l’ouverture à la concurrence du nouveau réseau de fibre optique déployé par Proximus.
Selon l’IBPT, cela a favorisé la percée d’Orange comme nouvel acteur de poids dans notre pays, d’autant qu’Orange a récemment racheté Voo. Il y a donc à ce jour trois “grands” opérateurs en Belgique : Proximus, Telenet et Orange. De quoi encourager la diversification des offres avec la création de filiales low-cost comme Hey! chez Orange. De quoi aussi permettre le développement d’offres qui colleront davantage aux besoins réels du client.
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