Deloitte, premier cabinet d’audit et de conseil au monde, dresse chaque année un index immobilier à l’échelle du continent. Le dernier en date révèle que la Belgique est devenue le pays européen où obtenir un logement est le plus facile.
C’est désormais une tradition, chaque année Deloitte publie son index qui analyse l’immobilier résidentiel dans 27 pays européens. Le dernier en date porte sur l’année 2022. Différents enseignements peuvent en être tirés. À commencer par le fait que notre pays a connu une baisse de 2 % de l’activité immobilière résidentielle par rapport à 2021 et que le prix moyen de transaction portant sur un logement neuf est monté à 3.203 € par mètre carré, ce qui correspond à une hausse de 8 %. Cela s’explique la hausse des taux d’intérêt ainsi que par l’augmentation des droits d’enregistrement en Flandre. Autre raison de la chute des transactions : la Belgique est l’un des rares pays européens à avoir enregistré une baisse des nouvelles constructions, avec une chute de -5,7 %.
Le Belge se tourne vers la location
La combinaison de prêts hypothécaires plus chers et de l’augmentation des coûts de l’énergie et de la construction fait qu’il est difficile pour de nombreux ménages d’acheter un logement abordable, en particulier à Bruxelles et dans les grandes villes flamandes. Par conséquent, les ménages se tournent de plus en plus vers le marché locatif comme alternative plus abordable.
Bruxelles, où le loyer mensuel moyen est de 14 € par mètre carré, se classe 26e sur 66 villes étudiées. Les villes européennes les plus chères pour les locataires sont Dublin (32,8 € par mètre carré par mois), Paris (28,5 € par mètre carré par mois) et Oslo (28 € par mètre carré par mois). “Bruxelles est un marché locatif intéressant par rapport aux autres capitales de l’UE, même si la Belgique reste l’un des pays les plus taxés d’Europe, ce qui affecte l’accessibilité”, explique Deloitte.
Championne de l’accessibilité
Par rapport à l’année dernière, la Belgique est passée de la troisième à la première place en termes d’accessibilité au logement en Europe (sur la base des salaires bruts) explique aussi l’étude. Une évolution qui va à l’encontre du sentiment général que ressent le marché belge. Le fait que la Belgique soit en tête du classement est vraisemblablement dû au pouvoir d’achat des Belges, qui est resté relativement stable en raison de l’indexation automatique des salaires. En revanche, la Belgique reste l’un des pays les plus taxés d’Europe, ce qui se traduit par une diminution des revenus disponibles pour le logement.
Des taux d’intérêt bas, mais…
Enfin, l’augmentation des taux d’intérêt hypothécaires constitue un revers pour le secteur immobilier, même si les taux sont relativement plus bas en Belgique que dans d’autres pays européens. Avec une moyenne de 2 % sur l’ensemble de l’année 2022, la Belgique se classe toujours au 4e rang des 27 pays étudiés pour ce qui est des taux d’intérêt les plus bas. “Le marché immobilier européen a été confronté à des défis majeurs ces derniers mois, tels que la hausse des taux d’intérêt, des coûts de l’énergie, des prix des matériaux de construction et des coûts de la main-d’œuvre. Tous ces défis font qu’il est moins abordable pour les ménages de posséder une maison”, conclut l’étude de Deloitte.
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