En vingt ans, René Benko a construit un empire immobilier européen impressionnant. Aujourd’hui, cet édifice ne tient plus qu’à un fil…
René Benko, magnat autrichien de l’immobilier, a édifié un empire prestigieux, incluant des propriétés de luxe et de grands magasins comme Selfridges et le Chrysler Building. Fondée en 2000, sa holding Signa est aujourd’hui confrontée à des défis financiers majeurs, obligeant Benko à se retirer et confier les rênes à un expert en restructuration.
Projets suspendus
Le groupe, fortement implanté en Allemagne, a dû suspendre plusieurs projets emblématiques. On pense notamment à la construction de l’Elbtower à Hambourg qui est interrompue, voire même menacée de démolition si les travaux ne reprennent pas. À Munich, l’avenir de la rénovation de l’Alte Akademie, un projet ambitieux, reste incertain.
Comment René Benko en est-il arrivé là ?
La holding de Benko, valorisée à 27 milliards d’euros, s’est diversifiée dans le commerce et les médias. Toutefois, cette expansion rapide s’est accompagnée d’un endettement colossal. Des prêts importants ont été contractés sans considération pour la viabilité à long terme des investissements.
Les crises successives, comme la pandémie et la guerre en Ukraine, ont exacerbé la situation, faisant grimper les taux d’intérêt et les coûts des matériaux. En outre, la baisse de fréquentation de la clientèle enfonce le clou et fait vaciller les modèles économiques anticipés…
Résultat : la filiale Signa Development, spécialisée dans les grands projets urbains, est en danger de faillite selon Fitch. Signa Sports United, autre filiale, est également en difficulté, annonçant des procédures d’insolvabilité pour plusieurs de ses entités et son retrait de la Bourse de New York.