Masdar City est une ville futuriste située au cœur du désert d’Abou Dhabi. Elle se présente comme un modèle de développement durable ! Mais au-delà de ses ambitions écologiques, la ville fait face à des défis qui freinent son développement…
Masdar City, conçue par la compagnie d’énergie renouvelable Masdar, représente un investissement colossal de 15 milliards de dollars visant à créer la ville la plus durable au monde. Située à proximité d’Abou Dhabi, cette ville devait originellement fonctionner sans émission de carbone. Toutefois, la réalité s’est révélée plus complexe que les prévisions initiales.
La chaleur
Le problème d’une ville en plein désert où la température peut atteindre les 50 degrés, c’est évidemment le rafraichissement. Pour y faire face, les concepteurs ont fait appel à toute une série de techniques, certaines avant-gardistes, d’autres ancestrales. Oubliez Abou Dhabi et ses tours d’argent : ici, les immeubles n’ont que très peu de fenêtres, des toits réfléchissants et une couleur ocre. Les rues sont orientées dans le sens du vent, des fontaines aux carrefours et une « tour de vent » rafraichissent les passants et un château d’eau est censé récupéré l’eau dans l’air. Tout ceci paraît formidable, mais en pratique, tout n’a pas fonctionné aussi bien que prévu, le sable, souvent, se présentant comme invité surprise non-désiré.
Il était également question de faire circuler des voitures électriques, voire autonomes, à un niveau sous-terrain. Mais là encore, les contraintes techniques et le budget furent de véritables remparts à la bonne mise en pratique du concept.
Durabilité énergétique
Bien que Masdar City utilise des énergies renouvelables, dont une installation solaire de 10 MW, la ville n’a pas atteint son objectif initial de "zéro émission de CO2". Les défis liés à la durabilité énergétique démontrent que même avec des investissements colossaux, la transition vers une totale indépendance énergétique reste un objectif difficile à atteindre.
Impact social et économique
Masdar City ambitionne surtout de devenir un hub technologique et économique, mais sa population reste en deçà des attentes initiales. Il faut dire qu’avec des loyers démarrant aux alentours des 2.000 euros, la ville ne s’adresse pas à tout le monde…
Certes, la critique est aisée mais l’art est difficile. Concevoir une ville climatiquement neutre est déjà un incroyable tour de force. Vouloir l’implanter dans un des endroits les plus chauds de la planète constitue un énorme rempart. Les concepteurs ne s’en cachent pas : tout n’a pas fonctionné comme prévu, ce qui renforce la position de « hub technologique » de la ville. Dans tous les cas, avec le réchauffement planétaire annoncé, certaines des solutions reprises par Masdar City devraient servir d’autres villes…