Malgré son impact environnemental, la chaudière à gaz naturel reste une solution de chauffage largement plébiscitée dans notre pays. Pratique, abordable et bien implantée, elle semble encore loin d’être reléguée au passé, même face aux enjeux climatiques et aux alternatives qui émergent !
En Belgique, plus de 6 ménages sur 10 utilisent le gaz naturel pour chauffer leur logement, et le réseau continue de s’étendre. En effet, 400.000 nouveaux raccordements ont été enregistrés ces 10 dernières années, portant le total à 3,6 millions ! Malgré une baisse des ventes pendant la crise énergétique, la chaudière à gaz connaît un regain d’intérêt. En 2023, ses ventes ont progressé de 5%, atteignant 160.000 unités, soit 4 fois plus que les pompes à chaleur !
Les freins aux alternatives
Si les pompes à chaleur offrent une efficacité énergétique nettement supérieure, elles peinent à séduire en raison de leur coût élevé. L’investissement initial peut en effet être 3 à 4 fois plus élevé qu’une chaudière à gaz, et le prix de l’électricité reste dissuasif.
Malgré cela, l’avenir de la chaudière à gaz est tout de même sous pression. Dès 2025, les nouveaux raccordements seront interdits pour les bâtiments neufs en Belgique (avec quelques exceptions, notamment pour un système hybride, voir plus bas), et l’Europe envisage une interdiction totale des chaudières fossiles d’ici 2040. Cependant, dans les faits, cet objectif ambitieux semble difficile à réaliser. En effet, une interdiction généralisée est peu probable, toutes les habitations n’étant pas adaptées aux alternatives comme les pompes à chaleur. En outre, certains pays européens ont déjà assoupli leurs restrictions face à des protestations massives : c’est notamment le cas en Allemagne et aux Pays-Bas.
Des alternatives hybrides comme solutions ?
Pour concilier pragmatisme économique et réduction des émissions, plusieurs pistes émergent. Le gaz vert par exemple, tel que le biométhane ou les gaz synthétiques à base d’hydrogène, est déjà injecté dans le réseau belge. Ces solutions pourraient prolonger l’utilisation des infrastructures actuelles tout en réduisant leur empreinte carbone. Autre option prometteuse : la pompe à chaleur hybride, qui combine une pompe à chaleur pour les besoins courants et une chaudière à gaz pour les pics de consommation. Cette technologie permettrait de réduire de 66% la consommation de gaz et de 35% les émissions de carbone, selon les estimations.
Si l’urgence climatique impose d’accélérer les transformations, les ménages belges, souvent freinés par des contraintes budgétaires, attendent des mesures incitatives et un accompagnement digne de ce nom. Le futur de la chaudière à gaz dépendra donc autant des évolutions technologiques que des réponses politiques.