Alors que les besoins en rénovation énergétique des logements ne cessent de croître, l’incertitude plane sur l’avenir des primes en Wallonie et à Bruxelles. La question est d’autant plus pressante que ces aides financières représentent un levier essentiel pour de nombreux ménages. Entre budgets limités et ajustements nécessaires, l’avenir de ces dispositifs reste suspendu aux décisions politiques à venir.
Les primes à la rénovation ont connu un franc succès ces dernières années, mais cet engouement a mis en lumière les limites du système. On l’a vu, à Bruxelles, le programme Renolution, lancé pour soutenir les ménages dans leurs travaux, a rapidement atteint ses plafonds budgétaires. En 2023, puis en 2024, la saturation a forcé les autorités à suspendre temporairement les nouvelles demandes. Si le dispositif a été relancé début novembre pour les travaux réalisés en 2024, rien n’est encore certain pour 2025.
En Wallonie, le tableau est similaire. Les délais pour obtenir les fonds atteignent aujourd’hui près d’un an, malgré le doublement des effectifs chargés de traiter les dossiers ! Ces retards alimentent une frustration croissante chez les citoyens tout en témoignant de l’ampleur des besoins.
Un futur en suspens
Pour les travaux prévus en 2025, la situation reste floue. À Bruxelles, aucune demande pour des factures datées de 2025 ne peut être introduite pour l’instant. Tout dépendra des décisions du prochain gouvernement régional, qui devra statuer sur la reconduction ou la refonte du dispositif.
En Wallonie, la Déclaration de Politique Régionale 2024-2029 affiche une ambition de rénovation massive du parc immobilier, mais reste vague sur le maintien des primes ad hoc. Elle évoque plutôt la mise en place d’incitants fiscaux ou de mécanismes de financement, comme des prêts et garanties, pour attirer les investissements privés tout en allégeant la charge budgétaire.
Des primes appelées à disparaître ?
Si certains redoutent une suppression pure et simple des primes, cette hypothèse semble néanmoins peu probable. Il est en effet impensable que les autorités abandonnent les citoyens en cours de processus. Les précédents changements de législature ont toujours été accompagnés de mesures transitoires pour ne pas pénaliser les ménages ayant déjà investi dans des études ou des audits.
La rénovation énergétique est au cœur des ambitions climatiques de la Belgique, mais elle représente aussi un défi colossal. Pour atteindre les objectifs de neutralité carbone d’ici 2050, une accélération significative des travaux est indispensable. Or, les ménages belges, souvent freinés par les coûts élevés des rénovations, ont besoin d’un soutien financier clair et durable. Face à ces enjeux, les décisions des gouvernements régionaux pour 2025 seront cruciales. Si les primes actuelles devaient disparaître, elles devraient être remplacées par des mécanismes tout aussi accessibles et efficaces, afin de maintenir l’élan vers une transition énergétique qui porte ses fruits.