La montée de l’intérêt national aux quatre coins du monde rend les frontières plus épaisses. Qu’est-ce que cela signifie si vous désirez investir dans une seconde résidence à l’étranger ? Ce petit mas en Provence ou cet appartement à la Costa Del Sol, ce doux rêve va-t-il s’éloigner ?

Tout d’abord, un petit mot sur l’influence des tensions géopolitiques sur le marché de l’immobilier belge. Y a-t-il seulement une influence ? « Non, je ne pense pas, car les gens doivent continuer de se loger. Il s’agit d’un besoin primaire ! Et même si certains esprits inquiets préfèrent adopter une attitude plus attentiste, ce comportement est contrebalancé par des taux plus favorables et des droits d’enregistrement plus bas qui va attirer une grosse frange de la population », analyse Eric Spitzer, CEO Immovlan. Il y a donc fort à parier que le marché belge ne souffre pas des tensions à l’extérieur de ses frontières.
Quid d’un investissement à l’étranger ?
On le sait, certains pays adoptent désormais une politique plus protectionniste. On pense notamment à l’Espagne qui impose une taxe de 100% aux investisseurs non-européens désireux d’acquérir une seconde résidence dans ce pays. En France, la taxe sur les résidences secondaires est désormais en grande partie influencée par les communes, qui peuvent désormais majorer la taxe d’habitation avec un taux compris entre 5 et 60 %.
« C’est une arme à double tranchant », explique Eric Spitzer, « d’un côté, on comprend l’envie de ces pays de protéger les locaux face à un marché immobilier très courtisé par les étrangers. C’est en effet une double peine pour les locaux : non seulement ont-ils du mal à acheter, mais en plus, les prix grimpent ! D’un autre côté, ces pays vivent du tourisme et cette politique pourrait se retourner contre eux ! » Hors Europe, le constat peut être encore plus rude : « au Maroc par exemple, il est parfaitement possible de faire une plus-value sur un bien, mais il est quasiment impossible de faire sortir d’argent ! Comprenez que le bénéfice réalisé sur place devra être dépensé au sein du pays. »
Comment le Belge réagit-il ?
« Le Belge a une brique dans le ventre. Et si on investit dans une seconde résidence, ce n’est peut-être pas uniquement pour rechercher un rendement. Sinon, on diversifie son portefeuille ! Investir dans une seconde résidence, c’est aussi investir dans son plaisir : parce qu’on aime bien le coin, la culture, la gastronomie, le climat… C’est plus difficile d’habiter dans un bitcoin ! Donc à partir du moment où il y a une partie d’émotionnel qui rentre en ligne de compte, le choix n’est plus vraiment dicté par des facteurs très rationnels. Donc l’intéressé pourra faire le gros dos… Ou se réorienter géographiquement parlant ! ».