Un bail à 311 millions qui finit à 2 milliards ? La Tour des Finances n’aura probablement jamais aussi mal porté son nom…

La Tour des Finances, à Bruxelles, n’a pas seulement vu défiler des fonctionnaires. Elle a aussi englouti des montagnes d’argent public ! Ce qui avait tout d’un coup de génie financier en 2001 s’avère, 23 ans plus tard, comme une opération au coût vertigineux.
Retour en arrière : sous le gouvernement Verhofstadt, l’État cède la tour à Breevast pour 311 millions d’euros, avec un bail de 30 ans en prime. Breevast investit ensuite 325 millions dans une rénovation en profondeur, puis revend la tour à un fonds sud-coréen en 2020… pour 1,2 milliard. Un joli coup pour eux.
Un loyer qui ne fait pas dans la dentelle
Pendant ce temps, l’État fédéral, lui, paie consciencieusement son loyer. Déjà 1,014 milliard d’euros versés entre 2005 et 2024, auxquels s’ajouteront environ 800 millions d’ici 2034, selon les projections avec une indexation à 2 %. Ajoutez à cela 115 millions d’euros en taxes et 73 millions pour des aménagements, et on arrive à une facture de 2 milliards d’euros.
Et dire qu’en 2006, la Cour des comptes avait déjà tiré la sonnette d’alarme dans un rapport : « une charge financière lourde pour l’État ». Visiblement, peu l’ont entendu.
La Régie des bâtiments a donc décidé : à la fin du contrat en 2034, adieu la tour. Mais après 30 ans de loyers, ce départ aura un goût amer…