Envie d’une baignade sans produits chimiques ? Les piscines naturelles séduisent, mais quel budget, quels pièges, quel entretien ?

Une piscine biologique, comment ça fonctionne ?
Les piscines naturelles sont structurées autour de deux zones : une zone de baignade et une zone de régénération, plantée et filtrée biologiquement. L’eau est pompée du bassin natatoire vers cette zone, traverse un lit de graviers et des racines de plantes aquatiques (joncs, roseaux, nénuphars…), où bactéries et plantes absorbent les nutriments et détruisent les impuretés. L’eau purifiée revient ensuite dans le bassin, sans produit chimique ni odeur de chlore. En clair, on y trouve deux zones : une destinée au lagunage pour la filtration et l’autre réservée à la baignade, bien entendu. Entre les deux, l’eau se voit oxygénée.
Températures : un équilibre naturel
Une des critiques fréquentes concerne la température de l’eau, souvent plus fraîche qu’une piscine traditionnelle. Bien entendu, il est parfaitement possible d’installer un système de chauffage, mais il faut en effet veiller à ne pas dépasser 30 à 32 °C, car les plantes filtrantes commencent à souffrir au-delà. De plus, chauffer l’eau intensément favorise certains microbes pathogènes et déséquilibre le cycle biologique.
Avantages et inconvénients
Avantages :
- Eau douce et agréable, sans irritation ni odeur.
- Respect de l’environnement, sans produits chimiques.
- Esthétique naturelle valorisant votre jardin.
- Véritable biotope naturel pour les petits animaux, comme les invertébrés, les grenouilles…
- Entretien moins onéreux
Inconvénients :
- Entretien plus technique et fréquent.
- Risque d’algues si l’écosystème n’est pas entretenu.
- Température plus basse, pour préserver les plantes
- Surface de baignade inférieure
- Coût de départ élevé par rapport à une piscine classique.
- Eau verte
Entretien
L’équilibre biologique du bassin est vital. Trop de nutriments, pas assez d’oxygène, et c’est le début de l’eutrophisation : prolifération d’algues, baisse de la qualité de l’eau, voire apparition de bactéries indésirables. Bref, votre lagon devient marécage. L’entretien régulier est donc indispensable, même si tout est bio.
En été : on met les mains dans l’eau
Pendant la saison chaude, l’entretien est hebdomadaire. Il faut surveiller la qualité de l’eau (pH, dureté, oxygène), retirer manuellement les algues en excès, et contrôler le développement des plantes. Un pH entre 5,5 et 6,5 aide à limiter la prolifération des algues, surtout les premières années où l’équilibre peine à s’installer.
Les baigneurs apportent eux aussi leur lot de pollution (peaux mortes, crèmes solaires…), tout comme le vent qui dépose poussières et feuilles. Résultat : il faut sortir régulièrement l’aspirateur de bassin et l’épuisette pour maintenir l’eau claire.
Les plantes aquatiques, véritables filtres verts, méritent aussi un peu de jardinage. Taille en début et fin de saison pour booster leur efficacité et leur santé.
L’évaporation estivale peut faire chuter le niveau de l’eau, surtout dans les grands bassins. Si l’eau descend trop, la circulation est perturbée, et l’équilibre aussi. Il faut donc rajouter de l’eau (pluie ou robinet), tout en surveillant le pH, surtout avec l’eau de récupération.
En hiver : repos, mais pas vacances
En automne, on protège le bassin des feuilles mortes. Une bâche temporaire peut aider, sinon il faut « épuisetter ». Les plantes doivent être taillées à 3 cm au-dessus de l’eau pour bien redémarrer au printemps.
Et l’ennemi numéro un de l’hiver : le gel. Une eau gelée, c’est une filtration à l’arrêt et des dégâts possibles. Solution ? Faire tourner une pompe en continu pour éviter que l’eau ne fige. Et pour s’assurer que tout se passe au mieux, ne lésinez pas sur le nettoyage !
Deux nettoyages complets pendant la saison froide permettent aussi de limiter les dépôts et d’assurer une remise en route plus zen au printemps.
Budget : de la piscine bio, oui, mais à quel prix ?
La construction d’une piscine naturelle coûte généralement entre 20 000 et 80 000 € (voire nettement plus…), selon la taille, les matériaux choisis, la nature du sol, le design global et bien entendu la main d’œuvre, qu’il s’agisse de vos mains ou de celles de votre entrepreneur ! Et à cela, on peut évidemment rajouter des options qui font encore grimper la note, comme le chauffage, l’éclairage, les finitions… Si l’absence de produit chimique permet de faire baisser le coût d’entretien, il n’en reste pas moins substantiel, pouvant grimper jusqu’à 2.000 euros par ans.