Construire du haut de gamme profite à tous : un rapport d’Itinera révèle comment les nouveaux logements libèrent des options abordables.

Le paradoxe du logement neuf
On pense souvent que bâtir des appartements de standing ne change rien au sort des ménages à revenus modestes. Faux, rétorque le think tank Itinera dans son rapport fraîchement publié. Chaque nouvelle construction déclenche une véritable chaîne de relogement : les acheteurs ou locataires quittent leur logement actuel, qui se libère pour d’autres, et ainsi de suite. Résultat : même un penthouse flambant neuf finit, indirectement, par libérer un petit deux-pièces abordable.
Des chiffres qui parlent
- Pays-Bas : 100 logements neufs entrainent 145 mouvements sur le marché.
- États-Unis : 100 logements neufs permet de mettre entre 45 et 70 logements libérés dans des quartiers aux revenus inférieurs au médian.
- Allemagne : un seul logement neuf entraîne plus de quatre déménagements dans le parc locatif.
Comme le résume Johan Albrecht, économiste chez Itinera : « La construction privée n’est pas une solution miracle mais, sans offre supplémentaire, les prix augmentent plus rapidement et une politique du logement inclusive devient inabordable. »
Belgique : le talon d’Achille
Problème : en Belgique, l’investissement public reste famélique. Entre Flandre, Bruxelles et Wallonie, peu d’efforts ont été faits ces dernières décennies. Résultat : près de 280.000 ménages attendent un logement social, avec une file qui s’allonge particulièrement dans la capitale. Le message d’Itinera est clair : il faut un équilibre entre privé et public, et surtout des règles plus simples et rapides pour concrétiser les projets.