Le coliving est dans le viseur d’Etterbeek qui entend remettre un peu d’ordre dans les quartiers.

Le conseil communal d’Etterbeek a voté lundi un nouveau règlement-taxe sur les logements loués sous forme de coliving, applicable dès 2025 et jusqu’en 2031. L’idée : remettre de la clarté dans un marché en pleine effervescence.
“Quand une maison familiale de six chambres devient un coliving de quinze ou vingt chambres, cela change tout”, explique le bourgmestre Vincent De Wolf (MR). Sans permis d’urbanisme, impossible de contrôler les aménagements. Une situation qui, selon lui, fait courir des risques de sécurité : issues de secours, incendies, conformité électrique…
Au-delà des murs, Etterbeek pointe la pression sur la vie locale : nuisances sonores, gestion des déchets, stationnement, charge administrative… “Cela déstabilise parfois l’équilibre des quartiers”, résume le bourgmestre. Selon Belga, les loyers y sont 15 % plus élevés que sur le marché classique, alimentant une spéculation immobilière.
90 euros le mètre carré
Le nouveau dispositif impose une taxe de 90 € par m² de chambre privative et par an, pour un rendement estimé entre 600.000 et 800.000 €. “C’est plus équitable”, défend De Wolf, qui veut aussi “créer une solidarité entre propriétaires, gestionnaires et plateformes”.
Cinq indices permettront désormais d’identifier un coliving : services partagés, gestion professionnelle, loyers élevés, etc. Deux indices suffisent pour être taxé, sauf preuve contraire. Les logements étudiants, projets solidaires et habitats intergénérationnels en seront, eux, exonérés.