En Belgique, un appartement neuf coûte 33 % plus cher qu’un existant. Mais que cache vraiment cet écart ?
Le neuf ne séduit plus autant
Longtemps perçu comme le Graal immobilier (performance énergétique, zéro travaux, garanties décennales…), l’appartement neuf semble perdre du terrain auprès des acheteurs belges.
Selon le baromètre 2025 de Fednot, la part d’appartements neufs dans les ventes est tombée à 9,6 %, contre 11,1 % en 2024… et plus de 20 % en 2021. Une chute libre, donc, malgré une demande toujours soutenue de logements modernes.
Pourquoi cet essoufflement ? Une raison évidente saute aux yeux : le prix.
90.000 € de plus, en moyenne
En 2025, un appartement neuf en Belgique coûte en moyenne 356.193 €, contre 267.434 € pour un bien existant. Soit un surcoût de 88.759 €, ou +33 %.
Une différence qui fait réfléchir, surtout dans un contexte où les taux d’intérêt sont déjà élevés, les charges pèsent lourd et où les jeunes acheteurs disposent rarement d’apports confortables.
« La part des appartements neufs a de nouveau légèrement diminué », commente Sophie Maquet, notaire et porte-parole de notaire.be. « À Bruxelles, les projets neufs sont de plus en plus rares. »
Où sont passés les appartements neufs ?
La géographie du neuf a changé. En 2025 :
- 75 % des appartements neufs vendus se trouvent en Flandre
- 23 % en Wallonie
- et seulement… 2 % à Bruxelles
Un chiffre frappant : Bruxelles n’a comptabilisé que deux ventes neuves sur 100 cette année. En 2024, elles étaient encore cinq. Et en 2021 ? Vingt. Le marché du neuf bruxellois est à l’arrêt, ou presque.
Des prix qui ne cessent d’augmenter
Et ce n’est pas qu’un sentiment. Les chiffres sont là :
- Prix d’un appartement neuf en Belgique : +5,5 % sur un an
- Prix d’un appartement existant : +1,6 %
Par région :
- Flandre : 378.960 € pour un neuf (+6,1 %)
- Bruxelles : 363.854 € (+0,84 %)
- Wallonie : 280.376 € (+6,3 %)
Même dans les provinces wallonnes, où les prix restent plus doux, l’écart neuf/existant ne cesse de se creuser.
Le cas Bruxelles : une offre en extinction
La capitale mérite un chapitre à part. Non seulement les prix des appartements neufs y flirtent avec les sommets, mais l’offre est devenue quasi inexistante.
« Dans la capitale, les projets immobiliers pour le neuf sont de plus en plus rares », explique Sophie Maquet.
Pourquoi ? Entre les contraintes urbanistiques, la rareté des terrains et des normes toujours plus strictes, les promoteurs délaissent peu à peu la ville pour privilégier la périphérie flamande ou des villes wallonnes plus souples (et moins chères à construire).
Résultat : un effet de rareté qui fait exploser les prix, mais réduit aussi la possibilité même d’acheter neuf à Bruxelles.
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