Avec l’arrivée massive des voitures électriques et le passage des chaudières traditionnelles aux pompes à chaleur, le réseau de distribution d’énergie sera nettement plus sollicité. Au point de ne pas suffire ?
Selon Gocar, le marché automobile en 2022 a vu une belle croissance des véhicules électriques : une voiture neuve vendue sur 10 serait en effet à 0 émission directe. Du côté des systèmes de chauffage, les pompes à chaleur rencontrent un succès fou, avec une progression de 200 % au cours des 6 derniers mois ! Tout ceci pointe naturellement vers un gros accroissement de la demande en électricité. Les deux grands opérateurs de réseaux en Wallonie annoncent d’ailleurs que la demande pourrait grimper de 30% à l’horizon 2030 et de 64% d’ici 2050 ! Nul doute que les deux autres régions du pays connaitront des augmentations très conséquentes, elles aussi.
En outre, dans les colonnes de Sudpresse, Laetitia Naklicki de Resa annonce que le réseau devra encaisser deux fois plus de renouvelable en 2030 et cinq fois plus en 2050. Selon elle, il faudra donc doubler la puissance mise à disposition du client, soit un investissement à hauteur de 820 millions d’euros.
Et votre facture ?
N’allez toutefois pas craindre une facture explosive à l’avenir, car l’augmentation de la consommation d’électricité (et donc des rentrées pour les gestionnaires) permettra de financer cette transition. Notez que les investissements ne se feront pas partout de la même manière : il y a fort à parier que c’est surtout en ville et en périphérie que la demande sera la plus forte, notamment pour des raisons socio-économiques. Dans les coins les plus reculés, la voiture électrique a, en outre, plus de mal à percer.
D’ici là, le réseau sera-t-il bridé ?
Tout porte évidemment à croire que certains quartiers connaitront des problèmes de surcharge, notamment les quartiers urbains comptant de nombreuses bornes de recharge domestiques. Pour le moment, les gestionnaires de réseaux réfutent toute idée de bridage de la puissance distribuée, rapporte Sudpresse, même s’il est évidemment question d’adapter la borne avec la puissance du réseau. Mais qu’en sera-t-il dans 5 ans, lorsque les pompes à chaleur et les voitures électriques auront encore davantage envahi nos rues ?